Biocontrôle, la start-up Biotalys arrivera sur le marché français fin 2024

« Nous ne sommes pas propriétaires de substances actives mais d’une plateforme technologique qui nous permet de développer de multiples solutions de biocontrôle innovantes, à base de protéines anti-corps », souligne d’emblée Frédéric Grimault, responsable depuis six mois, chez Biotalys, du développement commercial et du marketing pour les régions EMEA/APAC.

La start-up belge, créée en 2013 en tant que spin-off du VIB, l’Institut Flamand de biotechnologie, est cotée sur Euronext Bruxelles depuis juillet 2021 et soutenue par des investisseurs européens et américains. Elle compte 70 collaborateurs et détient déjà quinze familles de brevets ciblant 22 Mha de cultures. Elle ambitionne de devenir un leader mondial sur le marché du biocontrôle.

Des solutions de biocontrôle à base de protéines anti-corps

« Notre plateforme technologique nous permet de développer des biofongicides, bioinsecticides et biobactéricides innovants : la technologie à base d’anticorps, validée en santé humaine et animale, est maintenant développée pour une agriculture durable, reprend Frédéric Grimault. Ces solutions, insérées dans des programmes, offrent la possibilité de lutter contre les résistances et de limiter l’utilisation de produits phytosanitaires conventionnels ainsi que la présence de résidus. Nous visons la protection foliaire, les traitements de semences et le post-récolte. »

Biotalys détient déjà un portefeuille de huit produits axés sur des cultures pour lesquelles l’absence de résidu est nécessaire : six biofongicides, un bioinsecticide contre les lépidoptères et un biobactéricide. Un biofongicide nommé Evoca, et destiné à lutter contre le botrytis et l’oïdium sur vigne, fraise, tomate et cucurbitacées sous serre, devrait pouvoir être utilisé en France dès 2025. « Un dossier a été déposé en Europe au début de l’année et nous espérons obtenir une AMM d’ici à fin 2024 », précise le responsable. Aux États-Unis, où l’obtention d’homologation est plus rapide, la distribution, confiée à Biobest, pourrait démarrer fin 2022.

Les autres solutions sont attendues en France entre 2028 et 2032. Elles ciblent non seulement les fruits et légumes, la vigne, mais également les céréales, le maïs, le colza et la pomme de terre.

Création de partenariats avec les industries agroalimentaires

« Evoca a fait l’objet de plus de 400 essais dans le monde, avance Frédéric Grimault. En France, nous sommes en phase de discussion pour les partenariats de distribution. »

Biotalys ne se positionne pas en tant que société de protection des cultures mais en tant que société de protection de l’alimentation. « Nous discutons avec les industries agroalimentaires pour que nos solutions soient intégrées dans les cahiers des charges », informe le responsable.