Blé : le marché marocain à préserver
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« Producteurs français, ne vous endormez pas sur vos lauriers. Vous occupez une place importante au Maroc et vous devez la conserver ». Ainsi s’est exprimé Yann Lebeau, de France export céréales, lors d’une réunion organisée le 8 novembre à la coopérative de Meknès à l’occasion d’un voyage d’études de l’Afja, association française des journalistes agricoles. Si la France représente aujourd’hui 50 % du marché marocain en blé tendre (23 % toutes céréales confondues), elle conservera sa position si elle réussit à maintenir son niveau de qualité car « les concurrents ne dorment pas ». Le taux actuel de 12 % de protéines convient bien aux exigences du Maroc mais les nouvelles contraintes comme celles du Grenelle de l’environnement, influant notamment sur l’apport d’azote risquent, selon Yann Lebeau, de compromettre ce niveau de qualité. Quant au blé dur français, il est quasi inexistant sur le marché marocain du fait d’une qualité non-conforme aux exigences marocaines. G.P.
Photo : Yann Lebeau insiste sur la qualité du blé français à maintenir pour rester sur le marché marocain.
« Nous voulons la Rolls du blé dur », affirme Youcef Benosmane, importateur du groupe Atzal à Casablanca. Il importe la totalité de son blé dur du Canada « car eux savent l’exporter. Ils le nettoient, le trient au départ ». Pourtant, ce marché reste porteur, les Marocains gardant une exigence très élevée, quel que soit le prix. « Un créneau absolument à travailler par la France », insiste Yann Lebeau.