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Le système robotique BIPBIP sacré lauréat du Challenge ROSE : pour le désherbage des cultures sans phyto

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Initié par les ministères de l’Agriculture, de la Transition Écologique et de la Recherche, le Challenge ROSE visait à encourager le développement de nouvelles solutions technologiques alternatives aux herbicides chimiques, en se focalisant sur l’action du désherbage en intra-rang. Parmi les projets réunis autour de cette compétition majeure, la solution BIPBIP est sacrée lauréate du challenge grâce son système de désherbage mécanique particulièrement innovant.

Le système robotique BIPBIP sacré lauréat du Challenge ROSE : pour le désherbage des cultures sans phyto
Le système robotique BIPBIP sacré lauréat du Challenge ROSE : pour le désherbage des cultures sans phyto

Porté par l’Agence Nationale de la Recherche et l’Agence Française pour la Biodiversité, le Challenge Rose réunissait, depuis l’appel à projets lancé en 2017, 4 projets de recherche autour d’un défi précis : le développement de technologies robotiques et/ou d’ensembles de capteurs permettant de s’abstenir de tout recours aux produits phytopharmaceutiques ou d’en limiter l’utilisation au moment du désherbage.

Le projet BIPBIP - un outil robotique permettant un désherbage mécanique sur le rang de culture

Le 28 février dernier, le projet BIPBIP a remporté le Challenge Rose grâce à sa solution de désherbage automatique capable d’intervenir sur des cultures au stade précoce (à partir de 2 feuilles et jusqu’à 15 / 20 cm de hauteur) sur des plants très rapprochés (à partir de 4-5 cm).

Pour y parvenir, BIPBIP réalise une action mécanique de travail du sol grâce à l’analyse des images acquises par un système de vision embarqué. L’intelligence artificielle associée, basée sur des techniques d’apprentissage profond, permet au système de reconnaitre la plante cultivée et de déterminer précisément la position de la tige. Les mauvaises herbes sont alors extraites mécaniquement par un système de binage de précision.

Particulièrement adapté aux cultures maraîchères, le bloc-outil BIPBIP couvre un rang de culture et peut être embarqué sur tout tracteur, y compris robotisé comme l’E-Tract de l’entreprise Elatec, utilisé dans le projet. La praticité du système grâce à son faible encombrement et sa modularité (plusieurs modules peuvent être associés pour travailler plusieurs rangs en parallèle) a été particulièrement étudiée par l’équipe projet. Reconnu par la filière du machinisme agricole, BIPBIP a remporté en 2022 une médaille d’argent au Concours SIVAL Innovation 2022.

Derrière BIPBIP, un consortium du Sud-Ouest aux expertises complémentaires

BIBIP allie les compétences de ses 5 partenaires : l’imagerie et l’intelligence artificielle avec IMS (Laboratoire de l’Intégration du Matériau au Système), la robotique avec LaBRI (Laboratoire de Recherche Bordelais en Informatique), la conception mécanique avec Elatec (concepteur de matériels agricoles) mais aussi l’expertise professionnelle des Fermes Larrère et la compétence agronomique du CTIFL (Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et Légumes).

« Remporter ce challenge est une grande fierté pour notre consortium après 4 années de travail à mobiliser nos compétences et expertises respectives. BIPBIP s’inscrit parfaitement dans l’agriculture de précision qu’il est impératif de développer pour tendre vers une activité agricole plus durable, respectueuse des cultures et au sens plus large, de l’environnement » déclare Jean-Pierre Da Costa, Professeur à Bordeaux Sciences Agro et coordinateur du projet BIPBIP pour le laboratoire IMS.

À la veille de la RoboCup23, la plus grande compétition de robotique et d’IA au monde qui se tiendra cet été à Bordeaux, cette distinction impulse une vraie dynamique académique en région autour de la robotique agricole.

Sous l’impulsion de Bordeaux Sciences Agro, la robotique agricole devient un axe de recherche prioritaire au sein du réseau de recherche en robotique - RobSys - de l’Université de Bordeaux, où différentes équipes du numérique s’emparent de problématiques agricoles. « Nous travaillons sur l’élaboration d’un robot qui sera prochainement expérimenté dans les vignes et les vergers. Notre ambition est de mettre au point un dispositif, alliant robots et capteurs, capable d’appuyer l’agriculteur dans le suivi à la fois phénologique et sanitaire des cultures » poursuit Jean-Pierre Da Costa.