Référence agro

Congrès FC2A : l’export pour tous, et tous pour la valeur !

Le | Cooperatives-negoces

Le 24 novembre à Paris s'est tenu le congrès de la fédération du commerce agricole et agro-alimentaire (FC2A), placé sous le thème fédérateur de la création de la valeur. L'occasion de revenir sur le « discours de Rungis » d'Emmanuel Macron et les conséquences des Etats généraux de l'alimentation pour l'ensemble des filières agro-alimentaires et le commerce.

« Nos identités ne sont pas remises en cause mais renforcées, introduit Gérard Poyer, vice-président de la FC2A et président de la fédération française des commerçants en bestiaux (FFCB), car la valorisation du produit passe par le commerce. » Si la proposition d'une meilleure répartition de la valeur au sein des filières agro-alimentaires fait consensus, la mise en œuvre pratique interroge et inquiète. « Nous voulions mettre fin à la guerre des prix et en ce sens les EGA ont répondu aux attentes de l'Ania, explique Bruno Hot, président du SNSF (syndicat national des fabricants de sucre) et administrateur de l'association nationale des industries alimentaires (Ania). Mais il ne faut pas se cantonner au coût de production et prendre en compte d'autres indicateurs, comme les contraintes du marché. » A chaque maillon donc de définir sa politique commerciale dans un cadre qui peut être commun.


L'export pour rester fort

Outre le principe et le déroulé des EGA, le discours d'Emmanuel Macron à Rungis le 11 octobre a fait l'objet d'analyses et surtout de réactions, en particulier sur la position du Président de la République quant à l'export. « Dans un contexte de mondialisation, s'interroger sur la vocation exportatrice de la France montre une certaine résignation, tonne Frédéric Carré, président de la FC2A. L'abandon de l'exportation remet en cause notre compétitivité sur le marché national ! » Mais pour bien exporter, encore faut-il pouvoir s'appuyer sur une logistique fiable et concurrentielle.


Une logistique toujours trop lourde

« Quand on voit une différence de 80 euros par tonne de blé entre un port européen et un port français, c'est catastrophique », explique Christophe Malvezin, directeur des relations extérieures du groupe Soufflet. Des atermoiements du canal Seine Nord Europe au problème de compétitivité du port de Sète, les infrastructures de transport françaises alourdissent le coût et la compétitivité des produits agricoles, céréales comme viande. Jean-Michel Aspar, président du Synacomex pointe une des problématiques portuaires. « Contrairement aux ports hollandais, nous manquons d'imports en France, pour avoir des retours chargés qui nous permettraient de viser une baisse des prix. Nous revenons trop souvents à vide. »


Alors pour reconquérir les marchés et monter en gamme, la FC2A livre son plan de bataille. « Nous devons développer un esprit de filière que les EGA ont contribué à retisser : il faut chasser en meute ! », conlut Frédéric Carré. La ralliement a déjà commencé puisque l'Aneefel, l'association professionnelle représentative des entreprises d'expédition-exportation de fruits et légumes, rejoindra bientôt les rangs de la FC2A.


Photo : Frédéric Carré, président de la FC2A : « L'abandon de l'exportation remet en cause notre compétitivité sur le marché national ! »