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Laurent Dany, Syngenta : « La chimie conventionnelle évolue pour se montrer plus durable »

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Le marché des produits phytosanitaires conventionnels va certes baisser mais il va perdurer, avec des solutions plus durables, de plus en plus accompagnées par des outils d’aide à la décision et les nouvelles technologies. Syngenta, qui utilise entre autres l’intelligence artificielle dans ses programmes de recherche, prévoit d’accélérer la mise sur le marché de molécules aux profils plus favorables. Le point avec Laurent Dany, responsable du développement de la protection des cultures pour l’Europe du Nord.

Portrait de Laurent Dany, responsable du développement de la protection des cultures pour l’Europe d - © D.R.
Portrait de Laurent Dany, responsable du développement de la protection des cultures pour l’Europe d - © D.R.

La chimie de synthèse, pointée du doigt, va-t-elle perdurer ?

Laurent Dany : L’agriculteur travaille dans un environnement en évolution permanente, qui l’oblige à s’adapter et à modifier son système cultural et sa protection des cultures. Mais il aura toujours besoin de la chimie de synthèse pour maintenir son revenu et rester compétitif, d’autant plus que les problématiques rencontrées se multiplient, que les impasses techniques se développent. Pour exemple, sept nouveaux insectes ravageurs réussissent à s’adapter rapidement en France chaque année. Enfin, la gestion des adventices n’est pas encore en mesure de se passer des molécules de synthèse.

Mais cette chimie conventionnelle évolue pour se montrer plus durable. Les produits qui en sont issus seront en outre utilisés différemment afin d’optimiser leur positionnement et limiter leur impact sur l’environnement. Ils seront accompagnés d’outils et de nouvelles technologies comme les OAD, des buses anti-dérive…

Comment la chimie conventionnelle peut-elle se montrer plus durable ?

Laurent Dany : Le profil de recherche d’une molécule a considérablement évolué ces dernières années. Syngenta a pour objectif de mettre sur le marché un large panel de molécules plus spécifiques, avec de nouveaux modes d’action, et davantage adaptées aux futurs besoins du marché. Nous ne recherchons plus seulement le niveau d’efficacité ou la largeur de spectre de la solution, mais un meilleur compromis sur l’ensemble des paramètres. L’accent est notamment mis sur la sécurité de l’environnement et de l’applicateur, ainsi que sur la lutte intégrée ou encore sur le climat, la résilience et la santé des sols. Le tout, en renforçant l’objectif de rentabilité et la réponse aux besoins spécifiques des agriculteurs, des consommateurs et des filières. De nouvelles technologies vont permettre d’accélérer la découverte de ces molécules efficaces et durables. Syngenta prévoit l’arrivée d’une innovation par an sur presque tous les segments, d’ici à 2030.

Quelles sont ces nouvelles technologies à même d’accélérer la recherche ?

Laurent Dany : Il s’agit des technologies numériques, qui évoluent très vite. Le design assisté par ordinateur offre par exemple la possibilité de visualiser une molécule en 3D et de mieux appréhender son activité biologique. Mais surtout, l’intelligence artificielle, déjà utilisée dans l’industrie pharmaceutique, est désormais intégrée dans nos programmes de recherche. Elle va permettre de gagner deux ou trois ans dans le cycle de développement d’une molécule, qui aujourd’hui exige dix ans. Nous pouvons, dès le début des recherches, soumettre à cette intelligence artificielle les propriétés souhaitées, répondant aux objectifs de durabilité, avec des exigences en matière de toxicologie, d’écotoxicologie, d’efficacité et de résistance. Elle fait alors des propositions de molécules avec le profil souhaité. Nous pouvons ainsi cibler nos recherches sur des molécules aux propriétés prédéfinies.

Cette nouvelle approche a été développée en particulier pour l’Europe, afin d’accélérer le délai de lancement d’innovations, principalement en herbicide, où la problématique terrain est la plus importante.