Changement climatique : la viticulture doit innover ou se délocaliser
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Quatre scénarios concernant le devenir de la viticulture française à l’horizon 2050 sous l’influence du changement climatique. C’est ce à quoi sont parvenus les cent chercheurs impliqués dans le programme Laccave (Adaptation à long terme au changement climatique pour la viticulture et l’œnologie). Cette étude prospective, coordonnée par l’Inra, a commencé en 2012. Depuis le 16 novembre 2016, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, la communication sur les résultats est lancée.
Un compromis à trouver entre innovation et mobilité de la vigne
- Scénario du statu quo : les aires dédiées à la viticulture et le rythme d’innovation restent inchangés.
- Scénario de l’adaptation dynamique : l’accélération de l’innovation et la profonde modification des pratiques culturales permettent d’éviter de déplacer les vignobles.
- Scénario nomade : les aires viticoles évoluent ; en France la vigne est plantée plus au Nord et en altitude.
- Scénario libéral : la viticulture se déconnecte de la vinification ; les acides, sucres et arômes du raisin sont fractionnés, des levures sont ajoutées, etc.
L’étude a pris en compte quatre types de conséquences liées au changement climatique : l’augmentation de la température moyenne et l’évolution de la pluviométrie, mais aussi la variabilité du climat et les perturbations induites sur les sols, sur les bioagresseurs et leurs prédateurs, etc.
Un panel de solutions à combiner
Jean-Marc Touzard, directeur de recherche à l’Inra, a évoqué de multiples pistes d’innovation. L’introduction de nouveaux cépages « plus tardifs afin de lutter contre la précocité » en est une, qu’il s’agisse de plantes existantes ou issue de la création variétale. La gestion du sol, avec un travail pour favoriser l’enracinement et pour augmenter la capacité de rétention d’eau, et le pilotage de l‘activité photosynthétique par un ajustement de la hauteur du feuillage en sont d’autres. La conduite de l’irrigation fait également partie des solutions envisagées avec le recours aux techniques de goutte-à-goutte ou de recyclage des eaux urbaines usées.