Lu’Harmony : la charte de production devrait évoluer vers plus d’innovations
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La charte Lu’Harmony fête ses cinq ans. Elle vise à cultiver le blé selon des pratiques respectueuses de l’environnement, notamment vis-à-vis de la biodiversité. Si la charte comprenait initialement 28 points, la dernière version envoyée le 15 avril aux acteurs agricoles en comprend désormais 49, contre 44 l’an passé (voir encadré). « Selon les remarques des acteurs de la filière, cette version peut encore évoluer avant les semis de blés », indique Elodie Parre, responsable de Lu’Harmony. Les pratiques sont conçues avec les partenaires : une vingtaine de distributeurs, des meuniers, instituts techniques ou encore associations environnementales comme Noé Conservation. « Tout en préservant l’environnement, nous souhaitons être pragmatiques pour les agriculteurs », insiste Elodie Parre. Des fermes pilotes avec la distribution agricole Pour aller plus loin, la société va tester des pratiques innovantes avec des fermes pilotes. Si ces itinéraires techniques s’avèrent concluants, ils pourraient servir à alimenter la charte Lu’Harmony. Six distributeurs vont chercher à motiver des exploitants : Terrena, Vivescia, Scara, Noriap, Soufflet Agriculture et la Tricherie. Des réunions sont prévues en juin et en septembre. « La charte Lu’Harmony intègre certaines exigences de la réglementation française qu’il nous semble important de rappeler (9 sur 44), des pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement issues du référentiel de l’agriculture raisonnée (12 sur 44) et des exigences spécifiques Lu’Harmony sur la biodiversité locale et la traçabilité (23 sur 44) », explique Elodie Parre. Les points de la charte concernent le choix des parcelles et l’implantation de la culture, la préservation du paysage et de la biodiversité, la nutrition des cultures, la santé des plantes, l’irrigation, la gestion des déchets et des sous-produits, la qualité de la récolte, le stockage, le transport, la traçabilité, l’impact environnement des organismes stockeurs et des meuniers, les hommes. Désormais, 93 % des biscuits LU vendus en France sont fabriqués avec du blé Lu’Harmony, avec plus de 1500 producteurs. Une bonne croissance puisque le projet à démarré en 2008 avec 68 exploitants et 4 % des biscuits LU. Le concept se développe ailleurs en Europe, comme en Espagne, République Tchèque ou Pologne. Il pourrait aussi s’élargir à d’autres matières premières du groupe agro-alimentaire Mondelez International, auquel appartient la marque LU. Un forum devrait se tenir à la fin de l’année.
- Les principaux point d’évolution de la Charte Lu’Harmony, récolte 2015
- Renforcement du tableau de risque mycotoxine DON, à partir du tableau d’Arvalis-Institut du végétal, intégrant la sélection des parcelles de blé en fonction du précédent cultural, des variétés de blé et le travail du sol pour sécuriser la qualité et limiter les traitements futurs contre la fusariose
- Rotation de chaque parcelle de blé Lu’Harmony sur un minimum de 3 cultures sur 4 ans et un maximum de 10 % en blé sur blé.
- Mise en place obligatoirement une des six actions biodiversité suivantes (en plus de la mise en place d’une zone mellifère représentant 3 % de la parcelle de blé en bordure de champs, sur une parcelle dédiée, en interculture ou sous forme de haies)
- Interdiction de certaines spécialités commerciales de produits phytonsaitaires
- Réaliser un autocontrôle du pulvérisateur 1 fois/an et le formaliser, en complément du diagnostic pulvérisateur obligatoire par un tiers tous les 5 ans
- Participer à une formation relative à l’agriculture, l’environnement, et/ou la sécurité tous les ans