Bruno Baranne, Syngenta : « Innover, pour répondre aux différents enjeux »
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Syngenta se mobilise pour être un acteur majeur de l’écosystème de l’innovation. Car pour l’entreprise, l’innovation est une clé permettant aux différentes agricultures de relever les défis économiques, environnementaux et sociétaux. Ses recherches concernent autant les semences que le digital et les solutions de protection des plantes, qu’elles soient d’origine naturelle ou de synthèse. Explications avec Bruno Baranne, président de Syngenta France.
Sur quelle stratégie d’innovation s’est engagée Syngenta, et pour quels enjeux ?
Bruno Baranne : Syngenta souhaite pleinement aider tous les types d’agriculture à répondre aux principaux enjeux d’aujourd’hui. La stratégie de l’entreprise et sa recherche d’innovations sont entièrement orientées en ce sens, pour le bénéfice de tous, producteurs, acteurs de la transformation, et consommateurs.
Ces enjeux sont au nombre de trois : la maîtrise de la souveraineté alimentaire, la diminution de l’empreinte environnementale de l’agriculture, et sa contribution à la lutte au changement climatique. Le contexte géopolitique mondial de ces derniers temps a par ailleurs montré que nous devons renforcer notre résilience, ne plus fonctionner en flux tendu, faire plus que jamais confiance à la science, savoir être agile et anticiper les différents scenarii, mêmes les plus extrêmes.
Selon vous, le statu quo n’est pas une option ?
Bruno Baranne : Absolument ! L’agriculture française doit non seulement être en capacité de répondre aux besoins de ses consommateurs, mais également de participer aux marchés d’exportations afin de renforcer également la sécurité alimentaire des pays-tiers. Grande puissance agricole, elle doit retrouver sa compétitivité d’antan.
Mais elle doit y parvenir en réduisant son empreinte environnementale, cela inclut notamment des initiatives pour la biodiversité et des travaux sur la santé des sols. Enfin, attaquée sur sa part de responsabilité relative au changement climatique, l’agriculture, elle-même impactée, doit montrer qu’elle est également pourvoyeuse de solutions en la matière, en captant du CO2.
Quelles innovations est à même d’apporter Syngenta ?
Bruno Baranne : Syngenta place l’innovation au service d’une agriculture rentable, durable et répondant aux attentes des citoyens et aux besoins des consommateurs. Le groupe, qui a présenté en 2020 son nouveau Plan de croissance responsable, a annoncé investir deux milliards de dollars dans l’agriculture durable d’ici à 2025.
Cette innovation, seule à même d’apporter des réponses aux différents enjeux, est protéiforme Elle touche autant les semences que les produits de protection des cultures, conventionnels et d’origine naturelle, ainsi que le digital, avec l’agriculture de précision. En tant que numéro un mondial en protection des plantes et numéro trois en semences, Syngenta a son rôle à jouer, parmi de multiples acteurs, du domaine privé ou public, amenés à travailler ensemble au service des agriculteurs. L’entreprise multiplie les partenariats, convaincue que les solutions d’avenir ne seront trouvées qu’au sein d’un écosystème de l’innovation.
La chimie de synthèse a-t-elle toujours sa place dans la protection des cultures ?
Bruno Baranne : Le pôle protection des cultures de Syngenta, comme tous les autres pôles, s’inscrit dans ce cadre d’innovation rentable et durable que nous exploitons. La protection conventionnelle restera nécessaire, surtout pour les herbicides. Mais la chimie de synthèse proposée sera plus durable.
L’intelligence artificielle, désormais au service de la R&D, nous permet de trouver des profils de molécules plus favorables, tout en gagnant deux à trois ans. Syngenta prévoit d’apporter une innovation par an sur presque tous les segments d’ici à 2030. Des innovations qui seront positionnées avec précision, afin de répondre à la réduction des intrants attendue.