Calcul de la dose de pulvérisation : traquer les imprécisions
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Ajuster la dose de produits phytosanitaires appliquée lors d’un traitement est un exercice qui réclame beaucoup de rigueur tant les sources d’imprécisions sont nombreuses. Autrement dit, pour que la dose appliquée par hectare lors d’un traitement soit réellement la dose « voulue », un certain nombre de paramètres doivent être vérifiés en amont. Le 4 décembre, lors de la conférence « Pulvériser autrement » organisée par l’IFV dans le cadre du Salon Vinitech, Marie-Pierre Vacavant, chef de projet viticulture du CIVC, présentait une étude sur ce sujet. « Si on traque ces imprécisions avec rigueur, on peut mettre en place des mesures correctives qui permettent au bout du compte de générer des économies significatives produits. » Surfaces traitées et volume de bouillie Les sources d’imprécisions mises en lumière lors de l’étude sont nombreuses. A commencer par l’estimation des surfaces traitées qui doit correspondre aux surfaces réellement plantées. Le calcul du volume de bouillie par hectare est aussi une source d’imprécision. Les appareils de mesure ne sont pas toujours bien réglés, l’ergonomie plus ou moins adaptée du poste du travail du préparateur et le préparateur lui-même sont aussi des paramètres à regarder avec attention. Le volume global d’eau utilisée pour un traitement est aussi une source d’erreur moyenne d’environ de 10 %, soit +/- 60 litres sur un volume de traitement de 600 litres. Ici on surveille les jauges de cuves pas assez précises, les conditions de remplissage sur un terrain plus ou moins plat ou encore le débitmètre qui peut lui aussi être source d’erreur. La précision des manomètres qui enregistrent les débits de traitement peut aussi afficher des écarts de +/- 15 %. Même remarque pour les capteurs de vitesse. Sur le vignoble expérimental du CIVC, en ajustant tous ces paramètres, avec un réglage optimal de l’appareil qui est un des plus performants du marché et en appliquant les produits dans des conditions optimales, un rapport de 1 à 10 comparé à d’autres exploitations a été mis en évidence pour ce qui est de la quantité de produit déposé sur les grappes. Rapport de 1 à 10 « Cela veut dire, a conclu Marie-Pierre Vacavant, qu’entre une exploitation où toutes les sources d’erreurs sont connues et corrigées et une exploitation qui cumulerait toutes les imprécisions et les facteurs limitants, la maximisation de produits sur les grappes comme le traitement en plein soleil avec un appareil mauvais et mal réglé, ou le sous dosage des produits à cause d’un outil de mesure non adapté, il peut effectivement exister un rapport de 1 à 10. »