Impact positif des pratiques agricoles sur la biodiversité utile dans le vignoble alsacien
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Une étude menée pendant deux ans confirme les bénéfices des pratiques sur la biodiversité avec à la clé une présence renforcée des auxiliaires pour lutter contre les ennemis de la vigne, la cicadelle et le ver de la grappe. 85 % des insectes observés sont des auxiliaires. Une tendance de fond pour la filière alsacienne qui fait la fierté des viticulteurs.
Initiée par le Groupe Armbruster, BASF France Division Agro et le laboratoire d’entomologie Flor’Insectes, cette étude est entièrement dédiée à l’agroécologie dans les vignes d’Alsace. Les résultats sont présentés ce 24 février au soir à plusieurs dizaines de viticulteurs réunis à SaintHippolyte. 14 d’entre eux ont participé à ces suivis pendant deux ans, ce qui permet de lisser les aléas climatiques. 16 parcelles ont été sélectionnées selon leurs spécificités, leur environnement favorable à la biodiversité et leurs pratiques agricoles. L’objectif était d’étudier la diversité et l’abondance relative des insectes et leur intérêt pour la régulation naturelle des ravageurs en prenant en compte l’effet des différents paramètres : recours à la confusion sexuelle, présence d’éléments paysagers pouvant héberger des auxiliaires, semis dans les inter-rangs. Concrètement, Johanna Villenave Chasset, docteure en entomologie et écologie du paysage, a réalisé de nombreux suivis, observations et collectes d’arthropodes via différentes techniques (filets à insectes, pots barber au sol …).
Des résultats clairs et nets
Sur l’ensemble des parcelles concernées par l’étude en 2020, 85 % des 1600 insectes collectés et identifiés sont des auxiliaires. Malgré un printemps froid marqué par des épisodes de gel et un été pluvieux, la proportion est la même en 2021 (86 %), ce qui confirme cette forte présence de la biodiversité utile dans le vignoble alsacien. Ce dernier est en pleine évolution depuis quelques années avec un fort développement de la certification HVE (Haute Valeur Environnementale) et du bio. C’est aussi le fruit de l’accompagnement technique des viticulteurs par le Groupe Armbruster qui accélère l’utilisation des solutions de biocontrôle Rak® et Romeo® développées par BASF.
La présence dans le vignoble d’opilions, de mouches prédatrices et de carabes facilite la lutte contre les papillons ravageurs. Les diptères, carabes et punaises présents sont les ennemis naturels des cicadelles. Quant aux hyménoptères parasitoïdes, aux chrysopes et aux araignées, ce sont des auxiliaires efficaces aussi bien contre les tordeuses de la grappe que les cicadelles.
Le biocontrôle au service de l’agroécologie
La confusion sexuelle, rendue possible grâce à la solution Rak®, consiste à diffuser un parfum imitant la phéromone du mâle de manière à servir de leurre pour les femelles et à éviter ainsi la reproduction de ces papillons ravageurs. Cette solution de biocontrôle est homologuée en viticulture bio et conventionnelle. L’utilisation de la confusion sexuelle favorise une biodiversité utile plus importante que sur les parcelles non confusées et recevant un insecticide. La présence de réservoirs de
biodiversité sur les parcelles (haies, bandes fleuries, abris pour les arthropodes…) et l’enherbement des inter-rangs spontané ou par un semis sont des facteurs qui contribuent à renforcer la biodiversité utile. Lorsque ces facteurs sont cumulés sur une parcelle, on observe logiquement davantage d’auxiliaires des cultures que sur les parcelles témoins (+28 %).
« Les efforts des viticulteurs alsaciens depuis une dizaine d’années permettent aujourd’hui d’avoir des résultats très positifs sur la biodiversité utile. C’est un cercle vertueux car la présence abondante d’auxiliaires rend possible la limitation des insecticides déjà initiée par le développement du biocontrôle » souligne Aymé Dumas, Responsable du service technique Recherche Agronomique Innovation et Développement du Groupe Armbruster.
« Les solutions Rak® et Romeo® qui imitent la nature pour protéger les cultures font partie des leviers du développement de l’agroécologie. Cette étude met en évidence les différents paramètres qui permettent de développer les auxiliaires pour agir contre les tordeuses, principal ravageur de la vigne. Le remplacement de l’insecticide par le Rak®, la mise à disposition d’abris et de ressources mellifère favorise la biodiversité utile dans le vignoble Alsacien. Cet équilibre de pratiques illustre l’agroécologie, dans laquelle nous sommes engagés » précise Nadège PILLONEL, Ingénieur Conseil Environnement chez BASF France Division Agro.