La fertilisation du colza à l’automne, un facteur essentiel de réussite de la culture
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Le colza ne doit connaître aucune rupture d’alimentation à l’automne pour résister aux attaques d’insectes. L’objectif est d’obtenir des colzas ayant une croissance régulière du stade 4 feuilles (20-25 septembre) à l’entrée de l’hiver (début décembre). Pour y parvenir, il doit consommer 60 à 70 unités d’azote aboutissant à une biomasse aérienne entrée hiver de 1 200 g/m² au minimum.
L’objectif est de garantir la croissance du pivot d’environ 15 cm à cette période. À mi-novembre, la culture doit avoir au moins 8 feuilles, 8 mm de diamètre au collet et aucune élongation de la tige.
Comment parvenir à une biomasse optimale ?
- Soigner l’implantation afin d’avoir une levée homogène et rapide des colzas.
- Soyez prêt à semer dès qu’une pluie est annoncée dans les plages conseillées par terresinovia en fonction de la nature du sol et de la disponibilité en azote :
Que faire dans les situations où le colza n’est pas en mesure de trouver suffisamment d’azote dans le sol ?
Les fournitures du sol assurent cette alimentation dans la majorité des cas. Cependant certaines situations avec peu de reliquats azotés post moisson (argilo-calcaire superficiel notamment) peuvent nécessiter une fertilisation azotée automnale.
Dans ces situations :
- Privilégier les parcelles avec apports réguliers de produits résiduels organiques (fumiers, lisiers, compost, fientes, …) et en positionner avant l’implantation du colza
- Utiliser des légumineuses en plantes compagnes du colza, améliorant l’absorption des éléments
Dans les situations où la pression des ravageurs d’automne est forte et la disponibilité en azote du sol à l’automne est faible vous pouvez appliquer :
- Des engrais composé NPS VARIO 15/22 +20SO₃ réalisés en localisé (maximum 10 u d’azote)
- En plein des apports d’ammonitrate MYPREMIAN® 33,5 N ou azoté soufré comme le MYNITRAS® 26 N +13SO₃ (maximum 30 u d’azote) avant le 31 août (attention cette possibilité est variable selon les arrêtés préfectoraux en zones vulnérables).
- Dans tous les cas, respecter strictement les réglementations en vigueur
- Les effets bénéfiques de ces apports d’azote apparaissent à partir du stade 3-4 feuilles
Une plante très sensible à la carence en phosphore
Dans les parcelles à faible biodisponibilité du phosphore, préférer les apports en fin d’été avant l’implantation de la culture pour limiter le risque de carence précoce à l’automne. Le stade de sensibilité maximale du colza à la carence en phosphore se situe pendant la phase juvénile, au stade 5-6 feuilles.
Cinq essais, conduits en 2009 et 2010 par Terres Inovia, ont montré l’intérêt d’un apport d’engrais de redressement sur le rendement du colza,
Lorsque le phosphore est le premier facteur limitant. Le gain de productivité est variable selon la gravité de la carence, allant de 3,5 à 15,7 q/ha dans les situations étudiées.
Raisonnez vos apports de phosphore
Établir votre plan de de fumure de fond à partir des analyses de sol et du passé de fertilisation, selon les principes de la méthode COMIFER.
Apporter annuellement du phosphore à chaque culture de la rotation en fonction de ses besoins.
Si cela n’est pas possible, concentrer l’apport de phosphore sur les cultures très exigeantes comme le colza. Ne pas faire d’impasse en sol pauvre ou moyennement pourvu et en sol argilo-calcaire où le phosphore peut être bloqué ou moins disponible.
Conseil en fertilisation phosphatée
Le colza est moyennement exigeant en potasse
Les absorptions peuvent être conséquentes : 10 à 15 kg/ha/jour en cours de montaison au printemps pour une mobilisation totale pouvant dépasser 300 kg/ha, voire 350 kg/ha pour des niveaux de rendement élevés (≥ 45 q/ha).
Néanmoins, 90 % de la potasse est restituée à la récolte.
Conseils de fumure de fond en potassium