Le soufre, élément à ne pas négliger !

Fertiberia - Mardi 14 février 2023

Face à la réduction des apports atmosphériques, la fertilisation soufrée est un sujet actuel qui sera d’autant plus important à l’avenir. Indispensable à la synthèse protéique, à la photosynthèse et à la bonne assimilation des autres éléments minéraux, le soufre constitue la pierre angulaire de la bonne croissance végétative et de la santé de la plante.

La diminution des pluies acides, couplée au phénomène de lessivage, vis-à-vis duquel le soufre est tout autant sensible que les nitrates, laisse entrevoir une réduction notable des réserves soufrées du sol. Élément essentiel à la synthèse protéique, le soufre joue un rôle crucial dans le processus de photosynthèse, l’assimilation du carbone et la croissance végétative.

97 % de réduction entre 1973 et 2021

Le soufre détermine les fonctions biologiques des protéines

Moins présent en proportion que l’azote, le soufre reste un élément indispensable à la synthèse des protéines : grâce aux ponts disulfure, il permet de sceller les replis de la chaîne d’acides aminés, donnant ainsi à la protéine sa conformation tridimensionnelle. Cette structure 3D détermine la fonction biologique des protéines : synthèse de composés, transport d’éléments, reconnaissance de pathogènes, etc. De ces fonctions découlent ensuite l’ensemble des mécanismes biologiques. Ainsi, même en apportant suffisamment d’azote, une carence en soufre affecte le taux de protéines de la plante. La synergie entre l’azote et le soufre anime la croissance de la plante et son état sanitaire. De ce fait, apporter le soufre en même temps que l’azote avec des sulfonitrates, comme la grande majorité des produits que propose Fertiberia, est le meilleur moyen de tirer profit de cette synergie.

Photosynthèse, résistances aux ravageurs, fixation d’azote…

Dans le mécanisme de la photosynthèse, le soufre intervient pour la synthèse de la chlorophylle (1), qui absorbe la lumière, et fait partie intégrante de la Rubisco, qui fixe le dioxyde de carbone. Une carence en soufre aura ainsi un effet majeur sur l’assimilation du carbone et la croissance végétative. Mais aussi sur la sensibilité de la plante au stress oxydatif : le glutathion, antioxydant principal des êtres vivants, est riche en soufre et sa synthèse dépend de cet élément. D’autres fonctions biologiques (2) reposent sur le soufre comme la résistance aux insectes ravageurs chez les brassicacées, grâce aux glucosinolates, ou encore la fixation symbiotique d’azote chez les légumineuses, où le soufre stimule la nitrogénase, qui fixe l’azote atmosphérique et le transport d’éléments nutritifs de la plante vers les bactéries des nodules. Le soufre est aussi présent dans deux vitamines, la thiamine et la biotine impliquées dans des processus biologiques cruciaux.

Sans soufre, l’absorption des éléments nutritifs diminue

Une étude menée sur le colza à Ondefontaine, dans le Calvados, a également permis de démontrer que la carence en soufre avait un effet sur l’absorption d’autres éléments nutritifs. Ainsi l’absorption d’azote et de potassium diminue d’environ 25 % et celle magnésium d’environ 60 % (3). Sur la culture du colza, l’apport de soufre permet donc de mieux valoriser les engrais minéraux.

Absorbé par la plante sous la forme sulfate, le soufre reste peu disponible dans le sol (4) : seuls 5 à 10 % des réserves du sol sont minérales et, parmi elles, la forme sulfate se fait rare. Les dégagements de sulfure d’hydrogène des industries assuraient auparavant la fourniture en sulfates. Depuis les années 80, les émissions de soufre dans l’atmosphère décroissent fortement. Et font de la fertilisation soufrée un véritable enjeu actuel et d’avenir. Afin de pallier les carences soufrées actuelles et en devenir des sols français, opter pour des engrais soufrés avec du sulfate assimilable directement par la plante, comme ceux proposés par le fabricant d’engrais Fertiberia permettent de maintenir une nutrition complète et un état sanitaire des cultures optimal.

1. Hu X, Page MT, Sumida A, Tanaka A, Terry MJ, Tanaka R. The iron-sulfur cluster biosynthesis protein SUFB is required for chlorophyll synthesis, but not phytochrome signaling. Plant J. 2017 Mar ;89(6) :1184-1194. doi : 10.1111/tpj.13455. Epub 2017 Feb 8. PMID : 28004871; PMCID : PMC5347852.
2. Narayan OP, Kumar P, Yadav B, Dua M, Johri AK. Sulfur nutrition and its role in plant growth and development. Plant Signal Behav. 2022 Feb 7 :2030082. doi : 10.1080/15592324.2022.2030082. Epub ahead of print. PMID : 35129079.
3. Courbet G, Gallardo K, Vigani G, Brunel-Muguet S, Trouverie J, Salon C, Ourry A. Disentangling the complexity and diversity of crosstalk between sulfur and other mineral nutrients in cultivated plants. J Exp Bot. 2019 Aug 19;70(16) :4183-4196. doi : 10.1093/jxb/erz214. PMID : 31055598
4. Hamid Niknahad Ghar Makher. Sulphur mineralization during decomposition of organic matters in soil and its relationships with C and N dynamics. Sciences of the Universe [physics]. AgroParisTech, 2008. English. ffNNT : 2008AGPT0051ff. ffpastel-00004764ff