Arvalis accélère sur la production de modèles agronomiques

L’adoption des OAD et des modèles mathématiques qui les composent nécessite que les utilisateurs comprennent ce qui se cache derrière l’application numérique. Par exemple, saisir la bonne variété dans un modèle maladie reste indispensable pour prendre en compte sa sensibilité et fournir une information pertinente. Arvalis accompagne les éditeurs de logiciels via des documents, des échanges réguliers, voire des formations sur les modèles. « Il est important d’accompagner les éditeurs afin qu’ils déploient leurs solutions sur le terrain de manière pertinente, auprès des distributeurs puis des agriculteurs », indique Emmanuelle Gourdain, cheffe du service Innovations digitales et méthodologiques d’Arvalis.

Arvalis assure un suivi continu de la qualité de ses modèles

Arvalis suit ses modèles en cours de campagne. Ainsi, les techniciens et ingénieurs régionaux de l’institut technique vérifient que les sorties sont cohérentes avec ce qui se passe sur le terrain. Si des dérives sont constatées, un recalage est effectué. C’est le cas des modèles phénologiques, par exemple, qui décrivent les stades de développement des cultures et servent de base à tous les autres modèles de l’institut. En fin de campagne, un bilan est dressé : si un modèle dérive, car chaque année climatique reste différente, de nouvelles données sont intégrées, tous les deux à trois ans, afin que le modèle conserve sa robustesse dans la durée.

Depuis plusieurs années, Arvalis valorise également les données satellitaires dans ses offres de service. « C’est une avancée majeure car, progressivement, nous remplaçons l’observation humaine par des capteurs, continue Emmanuelle Gourdain. Un modèle reste entaché d’incertitudes. Ce n’est qu’une représentation simplifiée de la réalité. Il est donc nécessaire de recaler les outils selon les situations rencontrées par les producteurs. »

Des approches stratégiques pour la transition agroécologique

En ce qui concerne les OAD stratégiques. Arvalis travaille sur de nouvelles approches, les réseaux bayésiens, afin d’évaluer l’intérêt de combiner plusieurs leviers agronomiques. L’institut dispose maintenant de puissantes capacités de calculs pour élaborer des modèles complexes et passer à l’échelle du système de culture, voire de l’exploitation. « La transition agroécologique passera par ces approches stratégiques. Nous sommes très attendus sur ces sujets », conclut la cheffe du service Innovations digitales et méthodologiques.

« Démocratiser les OAD »

Didier Lombart, président du comité professionnel pommes de terre d’Arvalis, déclare : « Le comité professionnel pommes de terre est très investi dans la stratégie d’Arvalis de déploiement de ses modèles via des tiers partenaires. Elle va permettre de maximiser le nombre d’agriculteurs utilisant ces modèles. Par ailleurs, en réduisant la quantité de saisies, elle pourrait lever un des freins principaux qui est le temps consacré aux OAD et, ainsi, contribuer à démocratiser ces outils. »