L’association biocontrôle et biostimulation pour l’agroécologie planche sur des projets concrets
Le | Agrofournisseurs
L’Association biocontrôle et biostimulation pour l’agroécologie s’est réunie en séminaire les 1er et 2 février. Les 118 adhérents ont travaillé en ateliers autour de dix thématiques, afin d’identifier les projets porteurs, les freins et les points de blocage. Référence agro a interrogé, en exclusivité, Stéphanie Tiprez, directrice d’Afaïa et vice-présidente de l’association.
Quelques mois après sa création, l’Association biocontrôle et biostimulation pour l’agroécologie avance sur la structuration de ce collectif. Alors qu’elle est dans l’attente de l’officialisation, par le Premier ministre, de son rôle d’animation du Grand défi biocontrôle et biostimulants, l’association, qui rassemble désormais 118 membres au sein de huit collèges (1), travaille à la finalisation d’une feuille de route pour les deux autres axes du Grand Défi. Elle a rendu des premiers éléments au ministère de l’Agriculture mi-décembre, et a reçu un premier retour début janvier.
Axe 2 et 3 du Grand Défi, l’association élabore sa feuille de route
L’un des axes de cette stratégie consiste à mettre en place une infrastructure distribuée, visant à créer des collectifs, dans les territoires, avec des acteurs de l’aval. Ces partenariats permettront le développement, l’intégration et l’évaluation des méthodes de biocontrôle et des biostimulants pour accélérer leur utilisation sur le territoire français.
Autre axe de travail, l’accompagnement des projets de R&D sur le biocontrôle et les biostimulants au travers d’appels à projets. « C’est l’Agence nationale de la recherche, ANR, qui sera chargée de la définition de ces appels à projets et de leur lancement, pointe Stéphanie Tiprez, directrice d’Afaïa et vice-présidente de l’Association biocontrôle et biostimulation. Mais nous leur apportons nos propositions. Nous espérons que la première relève d’appels à projets se fera dès la fin d’année 2024. »
L’Association espère que les thématiques de ce premier appel à projets resteront libres, avec la possibilité de cibler plus précisément certains acteurs ou secteurs lors de la seconde phase d’appels à projets. « Nous souhaitons que les choses avancent, car nous sommes contraints par le temps, précise Stéphanie Tiprez. En effet, le Grand défi a une durée de cinq ans, même si l’idée est de pouvoir pérenniser que notre association, au-delà de ces délais. »
Un premier séminaire de l’Association biocontrôle et biostimulation
En parallèle de l’élaboration de cette feuille de route, et afin d’accélérer les réflexions, l’Association biocontrôle et biostimulation a organisé son premier séminaire, les 1er et 2 février, à Bordeaux : l’occasion pour 134 représentants des structures adhérentes de plancher sur dix thématiques, afin de faire émerger des projets et des leviers concrets à mettre en œuvre : accélérer le passage de l’innovation à l’utilisateur, lutte biologique par augmentation ou conservation, biocontrôle et gestion du microbiote, gestion de l’enherbement, synergies biostimulation biocontrôle, stress et biostimulation, partage sur expérimentations et fiabilité des données, partage sur l’accompagnement sur les facteurs de réussite et leviers (au-delà de l’AMM), robotique et agroéquipement et intelligence artificielles et outils d’aide à la décision.
« Les participants ont tourné, chacun sur quatre ateliers, explique Stéphanie Tiprez. L’idée était de commencer à créer de la cohésion et des interactions entre les différents acteurs pour monter des projets. » État des lieux, freins, réglementations, stratégies, moyens, contexte économique, les participants ont échangé sur les tenants et aboutissants de tous les types de projets possibles ; quitte à ce que certains sortent du champ d’application du grand défi.
Orienter les candidats vers d’autres financements
« Les projets qui pourront être financés sont ceux qui vont du prototype au stade pré-commercial, précise Stéphanie Tiprez. Cela signifie que le Grand défi n’a pas vocation à financer des projets de recherche fondamentale. Pour autant, nous ne voulons pas faire de déçus. » L’Association se donne aussi pour mission de rediriger les éventuels candidats vers d’autres guichets de financement. « Ce que nous aimerions, c’est apporter de la clarté sur les aides et les programmes dédiés à ces différentes temporalités, car il y en a énormément, précise la vice-présidente de l’association. Nous avons demandé aux ministères de l’Agriculture et de la Recherche, pilotes du grand défi, de nous aider à faire ce tri pour réorienter les candidats. » La nouvelle directrice de l’association, Delphine Paul-Dauphin, réalise une synthèse des propositions nées de ces deux jours d’émulation.
(1) Les huit collèges de l’association biocontrôle et biostimulation pour l’agroécologie sont :
- Enseignement et recherche
- Fabricants et metteurs en marché de solutions de biocontrôle et de biostimulation
- Autres fournisseurs ou systèmes de cultures innovants (agroéquipement, semences et plants, numérique)
- Recherche appliquée et expérimentation (instituts techniques, prestataires de services)
- Utilisateurs et filières agricoles, Jevi, conseil et développement agricole.
- Acteurs de l’aval : transformation et distribution
- Écosystèmes d’innovation et d’investissement
- Société civile et environnement