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Un deuxième plan semences pour une agriculture durable en réflexion : Alain Moulinier, ministère de l'Agriculture

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Référence environnement : quelles sont les premières avancées de ce plan ?

Alain Moulinier : Les éléments sur lesquels nous avons le plus avancé concernent l’organisation de la préservation des ressources génétiques. Nous avons mis en place un dispositif pour reconnaître les collections nationales, avec des financements dédiés aux réseaux qui préservent la biodiversité. Le ministère de l’Agriculture a alloué 700 000 euros sur trois ans à cette thématique, et la filière 350 000 euros par an sur cinq ans. Par ailleurs, nous lançons chaque année des appels à projets financés par le Casdar sur la création variétale pour répondre aux enjeux de l'agro-écologie, pour des budgets d’environ 1,3 million d’euros.

Un autre grand chantier concerne l’évolution des critères d’inscription des variétés au catalogue. Nous avons à la fois fait évoluer le dispositif et mieux communiqué les informations auprès des agriculteurs. Nous améliorons les réseaux d’essais pour évaluer comment les variétés se comportent dans des situations très larges. Pour réduire les coûts, nous souhaitons prendre en compte les sites d’expérimentation de l’ensemble de la filière, avant, pendant et après l’inscription afin de suivre la variété. Il reste encore beaucoup d’efforts à produire sur la communication, qui est un travail de longue haleine. Les mots qui arrivent quand on parle de semences sont souvent OGM ou OGM cachés.

R.E. : Préparez-vous un plan Semences et agriculture durable 2 ?

A.M. : Dans le secteur des semences, tout le monde joue le jeu, c’est très positif. Nous ferons le bilan en 2019, mais si les résultats sont concluants, alors nous mettrons en place un deuxième plan. Les objectifs de réduction des intrants, de l’adaptation au changement climatique, de la place du numérique et de la transparence des informations resteront le cœur de la démarche. Mais nous irons vers d’autres thèmes si nous sentons qu’ils montent. Je ne peux pas en dire davantage pour le moment.

R.E. : Les distributeurs agricoles regrettent le manque de variétés dans les fiches sur les certificats d’économie de produits phytosanitaires, CEPP. Quelles sont les raisons de cette absence ?

A.M. : Il en existe sur la pomme de terre, d’autres sont en stock sur le blé. Il est plus complexe d’avoir des fiches CEPP avec les variétés que sur les alternatives aux pesticides. Mais ça arrive, et il y en aura de plus en plus.