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10 % des miels importés sont frauduleux

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«  Faux étiquetage, origine imprécise, ajouts de sirop de sucre, 10 % des miels importés que nous analysons sont frauduleux, estime Paul Schweitzer, responsable du Cetam, le Centre des études techniques apicoles de Moselle. Cet unique laboratoire indépendant de contrôle de miel analyse entre 2000 et 3000 échantillons par an. « Nous sommes actuellement en période de pointe, précise Paul Schweitzer, avec environ 1000 échantillons en attente, la saison ayant au final été bonne grâce à l’été chaud ». Ses clients sont des apiculteurs, des importateurs, des supermarchés, mais aussi d’autres laboratoires de l’agro-alimentaire non équipés pour de telles analyses. Concernant les produits douteux, ce sont les miels importés d’Asie, d’Europe de l’Est, mais aussi d’Amérique latine qui sont le plus souvent incriminés. Pour Paul Schweitzer, c’est la législation européenne qui est en cause, car aucune obligation de traçabilité n’existe, la mention «  origine globale » permettant aux fabricants de s’autoriser des mélanges, estampillés « France » ou Espagne », alors qu’ils peuvent provenir de Chine ou de Hongrie. Grâce aux pollens extraits des échantillons, le Cetam parvient à donner avec quasi-certitude l’origine géographique du produit. Certains fabricants arrivent aussi à contourner la législation concernant la teneur en sucre : ils utilisent du maltose alors que les textes ne prévoient qu’un taux maximum de saccharose ! De faux miels passent ainsi à travers les mailles du contrôle.