8^e rencontres parlementaires sur l’agriculture durable : de la difficulté d’objectiver…

Les 8^e journées parlementaires sur l’agriculture durable, ont, le 4 décembre, offert l’occasion d’un large tour d’horizon, sur la future Pac, l’environnement et l’alimentation. Les orateurs et la salle, assez réactive, ont eu du mal à s’accorder sur le bilan entre agricultures conventionnelle et paysanne. Les professionnels ont défendu avec conviction les démarches en cours, en particulier le plan Ecophyto 2018, et plaidé pour la levée des freins à l’innovation : délai d’inscription des molécules pour les phytosanitaires ; incohérence de la réglementation sur les fertilisants… Les représentants des associations ont pour leur part, avec la même ferveur, souligné la lenteur des progrès en termes de qualité de l’eau ou de santé des agriculteurs. La tonalité des débats, un peu plus rude que les années précédentes, changement de majorité présidentielle oblige, s’est toutefois adoucie lorsque les perspectives ont été évoquées. Personne ne conteste en effet l’importance d’une gestion maîtrisée des risques, ni la nécessité d’optimiser les ressources de la planète, y compris en évitant de gaspiller 30 % en amont ou en aval des récoltes, selon le niveau de développement du pays dans lequel on se situe. La présence de Marc Mortureux, directeur général de l’Anses (agence nationale de sécurité sanitaire) et de Pascale Briand, directrice générale de l’ANR (Agence nationale de la recherche), a permis d’objectiver en partie les débats. La demande a d’ailleurs été explicitement formulée de disposer de davantage d’indicateurs. Stéphane Le Foll, en conclusion de cette journée, a invité les participants à suivre les travaux de la conférence « Agricultures, produisons autrement », qui se tient le 18 décembre à Paris. « On ne peut changer que s’il y a une mobilisation très forte des acteurs. Une dynamique nouvelle est à créer. » Dynamique qu’il n’hésite pas à comparer à celle qui a transformé l’agriculture dans les années 60.