Abattoir du Vigan : la profession condamne sans réserve les violences sur les animaux
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L’association L214 a diffusé mardi 23 février 2016 une vidéo mettant en avant des pratiques interdites dans l’abattoir du Vigan (Gard). « Fermeture à titre conservatoire et suspension du personnel » ont été décidées le même jour par le président de la communauté de commune du pays viganais. Les réactions ne ce sont pas faites attendre de part et d’autre de la filière.
Stéphane Le Foll, dans un communiqué publié le jour même, a condamné « avec la plus grande fermeté ces pratiques intolérables », et annonce avoir « immédiatement diligenté une enquête de la Brigade nationale d’enquête vétérinaire et phytosanitaire. » Invité à réagir sur RTL dans la matinée du 23 février, il a par ailleurs rappelé que 2500 agents du ministère travaillent aux contrôles des abattoirs, et que 120 postes ont été créés dans les services vétérinaires. « Un abattoir doit être contrôlé et doit respecter les règles. Les sanctions seront prises parce qu’il y a des images choquantes et parfaitement inadmissibles », réaffirme-t-il. Une pétition réunit 130 000 signatures « C’est insupportable de voir cela, je suis choqué comme mes collègues agriculteurs, appuie Manuel Gavelle, éleveur dans l’Eure et responsable de la Charte des bonnes pratiques d’élevage laitier. Ces manipulations brutales n’ont pas de sens, c’est de la maltraitance et méritent le pénal. »
Dans un communiqué daté du 23 février, la Confédération française de la boucherie-charcuterie-traiteurs (CFBCT) qualifie ces images d'« abominables » et « cauchemardesques ». Elle appelle les consommateurs à « revenir à un modèle de consommation raisonnée », et affirme que « c’est l’industrialisation de la viande qui entraîne de fait ces dérives. » L’Agence bio, par la voix de sa directrice Elisabeth Mercier, a quant à elle lancé le 25 février « un appel au renforcement des contrôles », rappelant que « ces pratiques relèvent de la réglementation générale de l’abattage, pas exclusivement en bio ».
Une pétition réclamant une commission d’enquête parlementaire a également vu le jour, réunissant plus de 130 000 signatures en quelques jours. Onze ONG* ont annoncé le 26 février 2016 avoir envoyé une lettre au premier ministre pour appuyer cette mobilisation citoyenne. Elles demandent un renforcement des contrôles et l’application de « sanctions suffisamment dissuasives pour les abattoirs en infraction. »
* CIWF, Confédération nationale des SPA, Fondation 30 millions d’amis, Fondation Assistance aux animaux, FBB, L214, LFDA, FLPC, OABA, SPA et Welfarm.