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Acte de consommation : comprendre pour pouvoir agir

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'' Le consommateur est aujourd’hui de plus en plus conscient du pouvoir qu’il possède à travers son acte d’achat. Mais il est malheureusement trop peu armé pour pouvoir appréhender la complexité d’une consommation durable. “” A l’occasion du débat organisé le 8 octobre par le CSO (Centre de sociologie des organisations) , Nonna Mayer, sociologue, chercheur CNRS au Centre d’études européennes de Sciences Po, a estimé que l’on « assiste actuellement à une évolution de la consommation engagée. Si dans les années 80, environ 15 % des consommateurs boycottaient certains produits, aujourd’hui, un tiers des Français sont dans ce cas. A noter toutefois que la répartition sociologique n’est pas homogène puisque parmi les ouvriers, seulement 15 % sont des consomm-acteurs alors que le pourcentage atteint 56 % parmi les classes moyennes ». Pour Sophie Dubuisson-Quellier, auteur de « La consommation engagée » , « cette segmentation sociographique s’explique par le fait qu’un niveau d’éducation élevé est nécessaire pour comprendre la complexité de l’approche environnementale dans l’acte d’achat. L’exemple du thon rouge dont le bilan carbone est très favorable et le bilan environnemental catastrophique, montre que les problématiques sont très complexes et interconnectés ». Un gros effort devrait donc être porté sur l’éducation du consommateur, mesure négligée dans le cadre du Grenelle de l’environnement. Et malheureusement, selon Sophie Dubuisson-Quellier, les associations de consommateurs ne pallient pas cette insuffisance d’éducation. « Les associations de consommateurs fondent essentiellement leurs actions sur le droit à la consommation (consommer plus et moins cher) et non sur le devoir des consommateurs vis-à-vis de l’environnement. » Arnaud Gossement, porte-parole de FNE (France nature environnement), partage ce constat. « Il est regrettable que les associations de consommateurs soient si frileuses par rapport à la consommation durable (cela a notamment été flagrant sur la taxe carbone ou sur les OGM). L’éducation à une consommation prenant en compte l’environnement est aujourd’hui inexistante. Alors même qu’il devient de plus en plus urgent de pouvoir démasquer les démarches de greenwashing ».