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Agrécomel vise la réduction de 60 % des usages de pesticides sur melon

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Le secteur du melon est fortement challengé sur la question des produits phytosanitaires, avec une demande forte de « zéro résidu ». Si les acteurs de la filière se sont emparés de ces enjeux depuis plusieurs années, les démarches sont surtout initiées en silos. « Il manquait une mutualisation des initiatives, résume Marie Torres, responsable de cette filière au Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes (CTIFL). C’est tout le sens du projet Agrécomel, lancé début 2019 et financé en partie suite à un appel à projets Dephy Expé. »

Combiner des solutions déjà identifiées

Prophylaxie, rotation, variétés, utilisation de plantes prestataires de services, biocontrôle, outils d’aide à la décision… Plusieurs des méthodes alternatives aux phytos sont identifiées, voire déjà bien maîtrisées. L’objectif est de profiter du recul déjà acquis pour combiner l’ensemble de ces leviers identifiés par les expérimentateurs du secteur.

En plus du site du CTIFL de Balandran (Gard), cinq stations d’expérimentations participent à Agrécomel : une en Provence-Alpes-Côte d’Azur, deux en Nouvelle-Aquitaine et deux en Occitanie. « Chacune se donne ses propres objectifs, détaille Marie Torres. À Balandran, nous visons le zéro phyto, biocontrôle non-compris, sans restriction sur le temps passé dans les parcelles. D’autres se fixent, au contraire des contraintes liées au temps de travail ou aux charges d’exploitation. »

 Objectif, faire reculer l’IFT de 60 %

L’ambition globale est la réduction de 60 % des usages de phytos sans nuire aux modèles économiques et à la qualité des melons. Sur la première année, le verdict provisoire est très positif, puisque toutes les stations ont atteint leurs objectifs. « L’année a été très favorable en termes climatiques, explique Marie Torres. C’est tout l’intérêt de dérouler le projet jusqu’en 2023. » En fonction des enseignements de ces quatre années, le CTIFL travaille à la conception des règles de décision pour associer au mieux les pratiques alternatives, en fonction des cas. « Un travail complexe, d’autant plus que chaque bassin de production a ses propres enjeux. Dans le Gard, par exemple, les principales menaces sont les pucerons et les acariens, l’oïdium, le mildiou et les maladies des feuilles », illustre Marie Torres.

Agriculteurs et techniciens sont associés au programme. Les systèmes testés ont été co-conçus avec eux au démarrage de Agrécomel, « pour s’assurer non seulement de leur efficacité, mais surtout de leur appropriation par le terrain ultérieurement », conclut Marie Torres.