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Agriculture bio : une étude parue dans Nature pose la question de son empreinte carbone

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Pour produire la même quantité de nourriture, le bio demande plus de surface que le conventionnel. Et si cette surface supplémentaire nécessite de la déforestation, alors le bilan carbone du bio devient moins bon que celui du conventionnel. Un postulat développé, et validé, dans une étude parue le 12 décembre 2018 dans la revue scientifique Nature. 

Le bio plus émetteur… dans certaines circonstances

Une conclusion que les quatre auteurs de l’étude relativisent spontanément. Pour commencer, elle porte sur les monocultures de blé d’hiver et de petits pois, en Suède. Des cultures qui ont, dans ce contexte, des impacts sur le climat respectivement 70 % et 50 % plus importants en bio qu’en conventionnel. Mais la transposabilité de ces chiffres n’est pas évidente. Contacté par Référence environnement, Guillaume Riou, président de la Fédération nationale de l’agriculture biologique (Fnab), réagit : « En France, aucune forêt n’est détruite pour installer des agriculteurs en bio. Ce sont des terres conventionnelles qui sont converties. » Il rappelle, de plus, que le gaz à effet de serre le plus préoccupant en agriculture, est le protoxyde d’azote des engrais de synthèse, auquel le bio n’a pas recours.

Les auteurs se gardent de tirer de grands enseignements de leur travail. Soulignant les nombreuses externalités positives du bio, notamment en termes de biodiversité, ils expliquent que l’étude a surtout vocation à soulever la question du bilan carbone, au moment de comparer les modes de productions. « C’est une thématique naissante, reconnait Guillaume Riou. Pour notre part, nous estimons que le bio a des arguments à faire valoir vis-à-vis du climat, et nous initions des travaux pour les formaliser. »