« La modulation intraparcellaire constitue un gisement économique et environnemental non exploité, et c’est là que se positionne Be api », affirme Thierry Darbin, directeur général de Be Api, à l’occasion d’une conférence de presse organisée le mercredi 4 octobre sur Paris. Tout juste un an après sa création, Be api couvre, grâce à ses 32 coopératives partenaires, 12 000 ha en France avec ses solutions d’agriculture de précision intraparcellaire (API).

Le réseau poursuit sa croissance, avec la volonté de déployer ses pratiques et d’élargir sa gamme de services. « Nous espérons atteindre 20 000 ha supplémentaires sur la nouvelle campagne », confie Thierry Darbin, directeur général de Be Api.

Un gain économique et environnemental

L’enquête menée par Be Api au printemps sur 5 650 agriculteurs révèle que 29 % d’entre eux sont prêts à s’engager dans l’API. Les potentiels utilisateurs pointent souvent du doigt l’investissement financier. « Il s’agit d’un investissement important, mais l’étude sur la conductivité des sols constitue un investissement à vie et celui sur la fertilité reste valable au moins 10 ans », constate William Blanchet, agriculteur dans le Gers qui s’est lancé dans la démarche Be Api avec la coopérative Val de Gascogne. En pilotant sa fertilisation à l’échelle intraparcellaire, il a gagné 1,3 q/ha tout en économisant des intrants.

« Le gain économique net s’élève à 16€/ha », estime Bruno Estanguet, conseiller environnemental chez Val de Gascogne. Le bénéfice s’avère aussi environnemental, puisque la mise en place de ces pratiques a généré une réduction du lessivage de 18 mg NO3/L. Le Crédit agricole a reconnu le diagnostic de sol comme un investissement. Les agriculteurs bénéficient donc de financement Agilor. Les équipes de Be Api espèrent obtenir un engagement similaire de la part du Crédit mutuel. « Le retour sur investissement prend en moyenne trois ans », évalue Laurent Maillard responsable réseau be Api.

Les coopératives : un maillon de proximité

Pour aider les agriculteurs à franchir le pas, Be Api mise sur les coopératives, convaincu qu’elles représentent le moyen le plus efficace de développer l’agriculture de précision grâce au conseil de proximité qu’elles offrent. Thierry Darbin cite l’exemple des États-Unis. « Dans certains états grands comme la France, 75 % des surfaces bénéficient de modulation intraparcellaire alors que dans d’autres états, elles sont quasi inexistantes. L’unique différence, c’est qu’un distributeur en a fait son affaire. Il a arrêté de vendre des intrants pour de l’agriculture de précision », affirme Thierry Darbin.

Spécialisation des équipes terrain

L’engagement de la coopérative se traduit par une organisation dédiée. En témoigne Bruno Estanguet, qui s’est emparé de l’agriculture de précision chez Val de Gascogne. « J’ai été technico-commercial pendant 30 ans, et depuis deux ans, j’ai évolué vers le pôle innovation et services pour mettre en œuvre de nouvelles technologies », explique-t-il. Des compétences spécifiques qu’il transmet ensuite aux équipes commerciales. Be Api a aussi dispensé 25 sessions de formation auprès de 200 personnes des coopératives. Depuis quelques semaines, l’entreprise propose des webinars, des formations en ligne sous forme de vidéo, aux référents Be Api des coopératives.