Alimentation : l’origine et la traçabilité devant la production durable

Près de deux Français sur trois sont inquiets des effets de leur alimentation sur leur santé en 2014, contre un sur deux en 2007. C’est ce qu’avance un sondage Ipsos effectué courant juin, en partenariat avec Agriconfiance, la signature produit portée par les coopératives. Il montre aussi que les consommateurs satisfaits par les informations données sur les produits alimentaires sont de moins en moins nombreux (28 % contre 45 % en 2006), et qu’au niveau des critères d’achat, les notions d’origine et de traçabilité ont pris le pas sur l’aspect production durable. Cette évolution fait suite aux récents scandales alimentaires, en particulier l’affaire de la viande chevaline de 2013. Un focus sur le « top 5 des consommateurs durables » L’une des nouveautés du sondage est de s’intéresser au « top 5 des consommateurs durables », c’est-à-dire aux 5 % de consommateurs les plus avertis et sensibles aux enjeux environnementaux. Si cette population affirme à 81 % lire et comprendre les informations des emballages alimentaires, elles estiment celles-ci incomplètes. 97 % attendraient des informations sur les quantités de pesticides utilisées, mais seul un sur deux affirme trouver cette donnée. Le constat est identique pour la traçabilité (96 % s’y intéressent, un sur deux trouvent l’information). Au-delà des considérations santé, origine ou traçabilité, c’est le prix qui reste le critère numéro, dans le « top 5 » comme dans l’ensemble. Des signes de qualité qui peinent malgré tout à trouver leur place La démarche Agriconfiance, dans laquelle sont engagées plus de 30 000 exploitations françaises, « apporte une réponse claire à ces exigences des consommateurs », selon son président Jean-Michel Delannoy. Cependant, cette signature reste « assez peu connue ». Bien qu’identifiée par 41 % des sondés, elle passe en effet derrière le bio, le label rouge, les AOC, la pêche durable, les AOP, Max Havelaar et Bleu-Blanc-Cœur en termes de notoriété. Un problème rencontré par biens d’autres démarches du même type : derrière les signatures implantées, difficile de se faire une place. Et la multiplicité des labels et certifications en elle-même est source de confusion pour le consommateur.