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Antibiorésistance : la France confirme ses progrès en santé animale

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Les résultats de la lutte contre l’antibiorésistance, chez les animaux, sont encourageants. C’est ce qu’a souligné l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) lors de son neuvième colloque sur le sujet, le 13 novembre. L’Anses présentait les résultats de son réseau Résapath. Ces derniers témoignent d’un « engagement efficace de l’ensemble des parties prenantes dans la lutte contre l’antibiorésistance. »

Réduction significative de l’exposition

Le premier plan Ecoantibio, pour la période 2012-2016, avait permis la diminution de 37 % de l’exposition animale aux antibiotiques, dépassant l’objectif fixé de 25 %. Le phénomène s’est encore accéléré avec une baisse de 3,6 % en 2017, par rapport à 2016, avec des disparités selon les espèces : - 19,4 % chez les lapins, - 10,1 % chez les volailles, - 3,3 % chez les porcs, + 1,2 % pour les bovins.

Cette tendance s’observe également dans le cas de l’exposition aux antibiotiques d’importance critique (AIC), générateurs de résistances bactériennes et dont l’usage préventif est interdit. En 2017, l’exposition a diminué de 87,8 % pour les fluroquinolones, et de 94,2 % pour les céphalosporines de dernière génération, par rapport à 2013. L’exposition à la colistine, surveillée depuis l’observation d’un premier mécanisme de défense en 2015, a diminué de 48 % en 2017 par rapport à 2014/2015.

Vigilance maintenue

Le plan Écoantibio 2 a fixé l’objectif d’une réduction de l’ordre de 50 % d’ici 2021 de l’exposition à la colistine en filières bovine, porcine et avicole, toujours en référence à la moyenne 2014/2015. « Il semble qu’il y ait un report limité des utilisations vers d’autres familles d’antibiotiques, mais un effet de seuil semble apparaître, note ainsi Jean- Pierre Orand, directeur de l'Agence nationale du médicament vétérinaire. Il sera particulièrement important de suivre dans les prochaines années ces modifications d’utilisation des antibiotiques et d’en évaluer les conséquences sur l’évolution de la résistance bactérienne. »

Niveau de ventes le plus faible depuis 20 ans

Autre résultat encourageant et symbolique des efforts engagés, le volume des ventes d’antibiotiques a atteint son niveau le plus bas, en 2017, depuis le début du suivi en 1999, où 1311 tonnes avaient été vendues. 499 tonnes d’antibiotiques ont ainsi été écoulées l’année passée, soit une baisse de 5,9 % par rapport à 2016.

Un usage plus modéré des antibiotiques qui entraîne une diminution de « certains pourcentages de résistance » de bactéries, souligne Jean-Yves Madec, directeur scientifique en charge de l’antibiorésistance à l’Anses. « Sur ces dix dernières années, la diminution de la résistance à la tétracycline (traitement des infections respiratoires des animaux de basse-cour, ndlr) dans les filières avicoles, et dans une moindre mesure dans la filière porcine, est sans doute le phénomène le plus marquant. D’autre part, sur la période 2011-2017, la proportion de souches multi-résistantes est en diminution significative dans toutes les espèces, sauf chez les équidés, pour lesquels on observe une augmentation sur les trois dernières années. »