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Antibiorésistance : les clés pour développer les solutions alternatives

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Où en est-on des solutions alternatives aux antibiotiques ? Le 10 septembre, le ministère de l’Agriculture a publié une étude sur les solutions intégrées pour lutter contre l’antibiorésistance dans les élevages. Elle pose les mêmes questions que dans le cas de la réduction des pesticides. Tout d’abord, l’éventail des produits est très divers. Certains n’ont pas encore de statut. D’autres en ont un mais qui peut être différent de celui de médicament. C’est le cas de l’oxyde de zinc, autorisé en tant qu’additif de l’alimentation animale en filière porcine. Revoir le cadre de l’évaluation Ensuite, la question de l’évaluation de l’efficacité et des effets toxicologiques ou écotoxicologiques de ces substances alternatives se pose. Si ces produits revendiquent des effets thérapeutiques, ils seront considérés comme des médicaments et doivent donc disposer d’une AMM, autorisation de mise sur le marché. Or, leur efficacité est souvent moins systématique que celle des antibiotiques. Il faudrait donc assouplir leur évaluation afin de développer ces solutions et limiter le recours aux antibiotiques, estime l’étude. Formation et prévention Ces alternatives impliquent également, pour les éleveurs et vétérinaires, des efforts d’adaptation. « Des formations permanentes des praticiens et des agriculteurs seront nécessaires si l’on souhaite faciliter leur déploiement, indique Madeleine Lesage, du Centre d’études et de prospective. Dans tous les cas, elles ne semblent pas en mesure de se substituer, toutes choses égales par ailleurs, aux antibiotiques, mais permettent d’accompagner un usage plus limité ou raisonné de ces derniers. » Enfin, une autre clé est une meilleure prévention : bien-être animal, état des bâtiments, hygrométrie, ventilation, alimentation… doivent améliorer la santé des animaux.