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Antibiotiques : peu de systèmes de collecte de données dans le monde, selon l’OIE

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Seulement 27 % des pays avaient, en 2012, un système officiel pour collecter les données quantitatives sur l’usage des antibiotiques. Tel est l’un des résultats d’une étude de l’OIE, l’organisation mondiale de santé animale, menée dans 152 pays, et présentée lors du colloque « Ecoantibio en production porcine », organisé par l’Institut du porc Ifip et l’Anses, l’Agence nationale de sécurité sanitaire, le 2 juillet à Rennes. 51 % de ces pays interdisent l’usage d’antibiotiques facteurs de croissance. Une restriction qui se situe essentiellement en Europe (plus de 80 % des pays), contre 40 % en Afrique, à peine 5 % sur le continent américain, 50 % environ en Asie-Océanie et un peu moins de 50 % au Moyen-Orient. « D’un côté, 120 pays en voie de développement n’ont pas de réglementation adaptée et n’ont pas les moyens de contrôler, explique Anne Hémonic, vétérinaire à l’Ifip. De l’autre côté, certains grands pays développés ont des pratiques à risque. Il y a une nécessité d’une politique mondiale de prévention de l’antibiorésistance. L’OIE, l’OMS et la FAO* en ont d’ailleurs fait une priorité commune. » Chypre, Italie et Espagne, mauvais élèves En Europe, Chypre, l’Italie et l’Espagne sont les trois pays qui consomment le plus d’antibiotiques. A l’inverse, la Norvège, l’Islande et la Suède sont les Etats les moins utilisateurs. « Il faut faire attention à la comparaison entre les pays, tempère Anne Hémonic, car l’unité  »mg de principe actif«  est à interpréter avec prudence. De plus, les doses et durées d’administration entre les molécules peuvent être différentes, et certains pays réalisent la collecte de données depuis peu de temps. Leur système n’est donc pas tout à fait encore rodé. » Toutefois, la tendance est à la mise en place d’outils de suivi d’usage des antibiotiques. En France, L’Ifip a conduit une étude qualitative et quantitative des usages d’antibiotiques auprès de 171 élevages en 2011 - 2012. Elle sera renouvelée en 2014 - 2015 sur les données 2013. L’Institut technique de l’aviculture, Itavi, lance également, sur la filière volaille, des enquêtes postales auprès d’échantillons représentatifs d’élevages, financées par le plan Ecoantibio. Quant aux ruminants, des enquêtes qualitatives ont démarré entre 2007 et 2012 pour les ovins, caprins, bovins laitiers et allaitants. La filière veaux de boucherie réalise une étude similaire depuis la fin 2013, mené par Interbev et l’Idèle, l’Institut de l’élevage, avec un financement Ecoantibio. *OMS : organisation mondiale de la santé FAO : Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture Photo scroll : Cirad, K. Trevennec