Arboriculture et Écophyto : les réseaux Dephy Expé peinent à concilier baisse des IFT et chiffres d'affaires
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Six projets, sept filières fruitières, 28 sites expérimentaux et 65 systèmes de cultures testés… Un rapport, publié courant juillet 2018 par le groupement d’intérêt scientifique (GIS) « Fruits », tire le bilan du réseau Dephy Expé, qui vise à réduire l’usage des pesticides, dédié à l'arboriculture. Ce document souligne toutefois que ce réseau est encore jeune. Les six groupes de fermes ayant été lancés en 2011 et 2012, « nous avons un aperçu encore incomplet des performances agronomiques, environnementales et économiques potentielles de ces vergers », précisent les auteurs.
Difficile de combler les attentes du marché
Les systèmes bio ou « économes en intrants » présentent des IFT globaux réduits de 50 % et plus par rapport aux systèmes conventionnels servant de référence. Des écarts de rendement restent à l’avantage de ces derniers dans l’ensemble des cas, générant des chiffres d’affaires moindres. Même si en bio, la valorisation du label permet de lisser en parti cette perte.
« La combinaison de leviers employés dans ces systèmes de culture ne suffit pas toujours à assurer une aussi bonne maîtrise que sur les systèmes des références », précise le document. Les observateurs des réseaux notent ainsi que les attentes du marché, notamment en termes d’esthétique des produits « réduisent considérablement les marges de manœuvre pour réduire les IFT. »
Moins de 20 % des systèmes jugés « multi-performants »
Seuls huit des 65 systèmes testés et suivis, couvrant les cultures de clémentines, pêches et abricotiers, sont considérés comme « multi-performants », agronomiquement et économiquement. À l’inverse, les vergers de pommes sont ceux qui marquent les plus grandes difficultés à combiner les deux résultats. « De nombreux systèmes de production n’ont pas atteint leur plein potentiel », conclut cependant le rapport.