Autonomie en protéines : WWF prône les alternatives au soja
Le | Archives
« N’oublions pas l’herbe », a précisé Aurore Lermant, en charge de l’élevage et de l’environnement au WWF France, lors d’une conférence au Space, à Rennes, organisée le 16 septembre par Coop de France déshydratation sur « la reconquête de l’autonomie en protéines ». « Nous mangeons les forêts », ajoute Aurore Lermant. Elle rappelle que 80 % de la déforestation mondiale est due à l’agriculture. Le soja est en ligne de mire. 80 % de la production mondiale est cultivée dans trois pays : USA, Brésil et Argentine, cause importante de déforestation « essentiellement dans des zones à forte biodiversité ». Certes, il existe un soja certifié RTRS, un cahier des charges responsables garantissant « 100 % de protéines durables et zéro déforestation ». Mais il existe d’autres cultures protéiniques alternatives au soja qu’il faut promouvoir au niveau local, comme les légumineuses dont fait partie la luzerne. Un bénéfice conjoint pour l’agriculture et l’environnement : « bon précédent cultural, réduction des phases de transport, traçabilité, diversification des cultures, sécurisation des besoins nationaux », explique Aurore Lermant. En Europe, les sources de protéines viennent du pois, de la féverole, du tourteau de colza, source potentielle importante mais liée aux biocarburants dont l’avenir est incertain, et de la luzerne. Éric Guillemot, directeur de Coop de France déshydratation, rappelle que le plan protéines représente en France 151 M€, soit 20 % des aides à l’agriculture, dont 100 pour l’élevage, 40 pour pois, féveroles et lupin et 8 pour la luzerne.