Beef Carbon : - 15 % de GES d’ici à dix ans grâce à l'outil Cap2er
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Pour réduire de 15 % l’empreinte carbone de la viande bovine d’ici à dix ans, le projet Beef Carbon, lancé officiellement au Sommet de l’élevage le 9 octobre, s’appuie sur l’outil d’évaluation environnementale Cap2er. Des indicateurs sont créés pour mesurer les impacts des exploitations puis construire un plan d’action visant à réduire les émissions de GES. A l’occasion du Sommet de l’Elevage qui s’est tenu à Cournon (63) du 7 au 9 octobre, l’équipe du projet Beef Carbon a présenté l’outil d’évaluation environnementale Cap2er (Calcul automatisé des références environnementales en élevage de ruminants). Déjà utilisé dans le cadre du programme Carbon Dairy, Cap'2er est élargi aux filières bovins viande et ovins viande. L’objectif est de réduire en dix ans l’empreinte carbone de la viande bovine de 15 %. Il se décline sur deux niveaux. 170 techniciens formés Le premier niveau est un diagnostic de l’exploitation, visant à sensibiliser l’éleveur sur ses émissions de gaz à effet de serre (GES). Ces diagnostics seront réalisés sur les 2000 fermes du projet pour constituer une base de données. 170 techniciens seront formés à cet effet. L’opération devrait débuter dès 2016. Mais tout un chacun peut se rendre gratuitement sur http://idele.fr/services/outils/cap2er.html pour avoir sa propre évaluation. En entrant une trentaine de données, l’éleveur sait combien de personnes son exploitation peut nourrir en un an, quelle quantité de carbone elle stocke ou quelle surface de biodiversité elle préserve. La plateforme lui indique aussi ses impacts sur l’acidification et l’eutrophisation de l’eau, ou sur sa consommation d’énergie fossile. L’analyse se fait à l’échelle de l’exploitation et des ateliers de production. « Cet outil nous fait réaliser quels sont les postes émetteurs de GES, et là où les progrès sont à faire », explique Marie-Jo Beauchamp, agricultrice en Bourgogne ayant réalisé la démarche. Ces indicateurs sont ensuite comparés à l’échelle nationale, puis aux exploitations du même type de production. Faire évaluer le fonctionnement de l’exploitation Après la sensibilisation, vient le temps du changement : c’est le niveau 2 de l’évaluation. Des liens sont établis entre les indicateurs de l’étape 1 et les pratiques culturales de l’éleveur pour faire émerger un plan d’action. La performance économique et les conditions de travail y sont intégrées. « Il ne s’agit pas de préconiser des changements qui ne sont pas faisables pour l’agriculteur », explique Bruno Dufayet, éleveur bovin dans le Cantal, en charge du suivi des dossiers environnement et société à Interbev. Ce diagnostic approfondi sera réalisé auprès des 170 fermes innovantes du projet. A raison de trois à quatre jours par an, le technicien se rendra sur la ferme et ajustera si besoin ses conseils. Un dernier diagnostic sera établi cinq ans après, pour quantifier l’impact des changements initiés.