Bilan globalement positif pour les biocarburants de première génération
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__L’Ademe, a rendu public, le 8 avril, dans sa version définitive très attendue, son étude sur l’analyse du cycle de vie des biocarburants de première génération.__ Conclusion : le bilan est positif par rapport aux carburants fossiles, tant en termes d’émissions de gaz à effet de serre que de consommation d’énergies fossiles, si l’on ne tient pas compte des changements d’affectation des sols (CAS) qui peuvent accompagner la production de ces biocarburants. Une « précision » importante, car ce facteur peut inverser totalement les bilans. « Plusieurs scenarii ont été étudiés pour évaluer l’impact des CAS sur le bilan des biocarburants » expliquait Jean-Christophe Pouet, chef du service Bioressources de l’Ademe. Mais les scientifiques ne peuvent pas dire aujourd’hui laquelle de ces hypothèses est réaliste. M.L. % %% __Réaction des producteurs__ %% % Les producteurs de biocarburants : Proléa, AGPM, AGPB, CGB, SNPAA ont accueilli favorablement ces résultats. Ils y lisent la confirmation des avantages environnementaux des agrocarburants. Sur la question des CAS, les producteurs de bioéthanol expliquent que la production de bioéthanol en Europe « ne s’accompagnant d’aucun changement d’affectation des terres en Europe, l’étude ne retient pas d’émissions de GES à ce titre ». %% % % %% __Emissions de gaz à effet de serre__ %% % Les bioéthanols produits en France permettent des réductions d’émissions de GES, par rapport aux carburants fossiles, variant de 49 % pour le blé à 66 % pour la betterave. Les gains, moins importants pour les ETBE, obtenu par une seconde transformation, varient de 24 % pour le blé à 42 % pour la betterave. Les bilans sont plus favorables pour les biodiesels, allant de 59 % pour le colza à 91 % pour les esters dérivés de graisses animales et 90 % pour les huiles usagées. %% % % %% __Bilans énergétiques__ %% % La consommation d’énergies non renouvelables est aussi réduite par rapport aux carburants fossiles. Sur ce volet également, les biodiesels sont plus économes que les éthanols : de 65 % d’économies pour l’ester de colza à 82 % pour les huiles végétales pures. Ces chiffres vont de 52 % pour le bioéthanol de betterave à 85 % pour la canne à sucre. Là aussi les ETBE sont moins intéressants. %% % % %% __Un meilleur bilan pour les filières d’importation__ %% % Si on ne prend pas en compte les CAS, les filières d’importation, canne à sucre, soja, palme, présentent sur ces deux plans des bilans systématiquement plus favorables que les filières européennes. « Parce que les processus de production de ces biocarburants utilisent une part importante d’énergies renouvelables », explique Jean-Christophe Pouet. Le facteur changement d’affectation des sols leur est, malgré les incertitudes, très défavorable. %% % % %% __Les études se poursuivent__ %% % L’étude souligne la complexité persistante de l’évaluation de l’impact environnemental des biocarburants. L’effet du changement d’affectation des sols reste aujourd’hui l’une des grandes incertitudes de ce travail. Voilà pourquoi l’Ademe compte lancer un projet de recherche sur ce sujet, avec l’appui d’un comité de pilotage et d’orientation. A court terme, il s’agira d’étudier rétrospectivement le développement des biocarburants pour comprendre son impact sur les cultures d’importation et d’exportation. Autre axe d’investigation : une revue critique des études scientifiques à l’échelle mondiale, pour déterminer leurs limites et sélectionner les méthodologies les plus intéressantes.