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Bio : Terres Univia analyse l’essor des filières françaises des oléagineux, protéagineux et légumes secs

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L’interprofession des huiles et protéines végétales, Terres Univia, publie le 22 mars un panorama complet des filières oléagineuses, protéagineuses et de légumes secs cultivées en bio. Un travail mené sur les années 2016 et 2017. En 2017, précisément, 59 200 hectares d’oléagineux étaient cultivés en AB (+ 10 % par rapport à 2016), pour 28 300 hectares de protéagineux (+ 1 %) et 13 600 hectares de légumes secs (+ 57 %). Un chapitre de cette synthèse est consacré aux enseignements d’une enquête menée auprès de 20 organismes stockeurs (OS) entre 2015 et 2017.

Un gradient de cultures Nord-Sud

Le document souligne une différenciation géographique dans la production d’oléagineux et de légumineuses à graines bio. Du soja, du tournesol, du lin, du pois chiche et de la lentille sont ainsi essentiellement collectés dans le Sud, tandis que le pois, la féverole et le lupin sont majoritaires dans le Nord. En moyenne, les OS enquêtés collectent cinq espèces différentes d’oléagineux, de protéagineux et de légumes secs avec une forte variabilité : d’une seule espèce pour la structure la plus spécialisée, jusqu’à dix pour la plus diversifiée.

Défis structurels, agronomiques et de marchés

Pour Terres Univia, trois types de défi se posent aux OS pour développer ces cultures en bio.

  • Défis structurels, liés à la logistique de stockage et de traitement. Les faibles volumes collectés, de qualité hétérogène et présentant des taux d’impuretés élevés, « rendent le travail du grain coûteux et complexe ». L’essor des cultures associées en bio, qui ont doublé en termes de surface de 2015 à 2017, impose aussi des contraintes (prévision des récoltes difficile, adaptation du tri).
  • Défis agronomiques, sur certaines cultures pour lesquelles les références techniques restent faibles (notamment colza ou lentille).
  • Défis de commercialisation, en raison du peu de visibilité et d’informations sur les marchés de niche.

Alimentation humaine, plus valorisante

Le document aborde enfin les débouchés de ces cultures bio, tournés vers la consommation intérieure, en France. « Les graines pour lesquelles il existe une valorisation en alimentation humaine, soit directe (soja, légumes secs), soit via un des produits de transformation (tournesol et colza pour l’huile), bénéficient de prix notablement plus hauts, précise Terres Univia. À l’inverse, le pois et la féverole, uniquement valorisés en alimentation animale, affichent des niveaux de prix plus faibles. »

Sur 2015, les prix moyens proposés aux producteurs par les OS étaient de 785 €/t pour le soja (alimentation humaine), 730 € pour le colza, 630 € pour le soja (alimentation animale), 580 € pour le tournesol et 370 € pour le pois et la féverole.

Vers une contractualisation pluriannuelle avec les producteurs

Le dernier focus de l’enquête porte sur la contractualisation au sein des filières bio. Entre producteurs et organismes collecteurs, la contractualisation annuelle est « fréquente », la contractualisation pluriannuelle « encore peu pratiquée », mais la volonté des organismes collecteurs « semble aller en ce sens ». Entre collecteurs et premiers utilisateurs, Terres Univia distingue l’alimentation humaine, pour laquelle la contractualisation « se fait en général annuellement » pour mieux se calquer sur les prix du marché et l’alimentation animale. La collaboration entre OS et fabricants d’aliments « repose souvent sur la confiance plus que sur la contractualisation », et l’offre plus restreinte en volume comme en diversité les amène à prendre en général des positions sur le long terme.