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Biocarburants de première génération : la parole à la défense

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Les biocarburants de première génération sont parfois considérés comme une concurrence malvenue à la production alimentaire, alors que les biocarburants de seconde génération, produits en utilisant la partie non comestible des végétaux, ne présentent pas ce défaut. Lors du «  colloque national biomasse », organisé le 26 juin à Paris par le Syndicat des énergies renouvelables, la première génération a trouvé ses avocats. Logique de coûts et coproductions Marc Gillmann, responsable marketing et services chez Total, a affirmé que les biocarburants de seconde génération étaient plus chers à produire que les biocarburants de la première, ajoutant que ceux-ci présentaient déjà un certain coût de production. « Les trois pieds du tabouret « biocarburant » sont naturellement l’aspect énergétique, les émissions gaz à effet de serre, mais aussi l’emploi qu’ils génèrent, qui repose sur leur rentabilité. Ce troisième pied ne doit pas être oublié, sinon l’équilibre est perdu », a-t-il avancé. Eric Laisné, président de la confédération générale des planteurs de betteraves, a défendu sa paroisse et le bioéthanol, carburant de première génération, rappelant notamment que sa production était liée à la coproduction de denrées utiles en France pour l’alimentation animale, comme les drêches ou les pulpes. « Si l’on supprime l’un, on supprime l’autre », a-t-il souligné. Questions autours des matières premières de la seconde génération Eric Laisné s’est aussi interrogé sur la production de carburant deuxième génération à base paille, précisant que cette matière première avait déjà un certain nombre d’utilités : « ce n’est peut-être pas une denrée si disponible », a-t-il lancé. François Maire, responsable des équipes carburants chez PSA Citroën, a quant à lui précisé que son secteur d’activité progressait sur les émissions des moteurs et l’incorporation des biocarburants première génération, ajoutant que le constructeur a besoin d’y voir clair sur la qualité et les matières premières des carburants mis en marché. Selon lui, « à l’heure actuelle, les combustibles conçus à base de graisses animales présentent notamment le risque de se figer par temps froid. »