Biocarburants : les importations sud-américaines inquiètent les filières européennes
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La proposition de la Commission européenne, le 28 septembre, dans le cadre des négociations avec le Mercosur, ne concerne pas seulement la viande bovine. Si l’ouverture progressive du marché européen à 70 000 tonnes équivalent carcasse fait vivement réagir les filières européennes de bovin allaitant, l’inquiétude est partagée par celle du bioéthanol. La Commission suggère en effet un quota d’importation de 200 000 tonnes bioéthanol. L’association ePURE, qui fédère les producteurs européens, évoque « des contradictions avec les propres efforts de l’UE pour augmenter les sources nationales d’énergie renouvelable dans les transports. »
Porte ouverte au biodiesel argentin
Autre paradoxe relevé : la Commission, qui proposait il y a moins d’un an de freiner sur les biocarburants de première génération, à base de cultures, se propose désormais d’ouvrir les marchés au bioéthanol sud-américain. « La production européenne est un atout pour les agriculteurs européens, qui y trouvent un marché pour leurs matières premières tout en produisant des millions de tonnes de coproduits pour l’alimentation animale sans OGM, ce qui réduit le besoin d’importer de la farine de soja. »
Le 28 septembre, toujours, la Commission actait une réduction des droits antidumping de l’UE sur le biodiesel argentin, pratiquement divisés par quatre. Comme de leur côté, les États-Unis ont à l’inverse renforcé les droits de douanes pour cette filière, le marché européen devient un point de chute important pour le biodiesel argentin. Une tendance qui pousse Saipol, filiale d’Avril, à revoir sa production à la baisse, dans ses cinq usines d’estérification en France.