Bois privés : un gisement encore peu valorisé
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Selon une enquête du Credoc publiée le 22 avril et réalisée à la demande de la Fédération des forestiers privés de France ainsi que du Centre national de la propriété forestière, les propriétaires de bois privés sont plus impliqués que le reste des Français dans la gestion du patrimoine naturel, et ils sont plus nombreux (48 % contre 36 %) à se déclarer très sensibles aux questions environnementales. 31 % d’entre eux sont des agriculteurs. Mais peu de propriétaires d’une forêt de plus de 1 ha exploitent le bois à des fins commerciales. Selon l’analyse du Credoc : inciter les Français à acquérir des parcelles boisées pour disposer d’un capital d’énergie renouvelable, contribuer à protéger la biodiversité, tout en bénéficiant d’un revenu tiré des coupes de bois, serait de nature à dynamiser l’image de la filière bois auprès du grand public. La vente de bois, motive moins de 10 % d’entre eux. La moitié des propriétaires réalise des coupes, très souvent pour leurs besoins personnels, notamment de bois de chauffage. Or la forêt française est la première réserve de bois (en mètres cubes) en Europe et la troisième par sa surface (après la Suède et la Finlande). Compte tenu des importations de bois, de pâte à papiers, de cartons et de meubles, la balance commerciale de la filière bois accuse un déficit de 6,3 milliards d’euros en 2008. Le Grenelle de l’environnement a demandé aux forestiers de mobiliser plus de bois pour mieux valoriser la ressource forestière sur les marchés des matériaux renouvelables et de l’énergie. Au-delà de la valorisation des produits bois, cette enquête révèle l’attachement des propriétaires forestiers à la valorisation des services écologiques et sociaux rendus par la forêt. Ce potentiel (bois et non bois) intéresse un nombre croissant d’acheteurs et la demande de parcelles boisées à acheter est plus importante que l’offre. Or tant que les bois privés ne seront considérés comme sources de revenus que par une minorité de leurs propriétaires, et que ceux-ci ne retireront pas de bénéfices de leur bien, l’exploitation de la forêt privée stagnera. Actuellement, ce sont essentiellement les grandes propriétés forestières qui alimentent le marché des coupes de bois.