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Bretagne : un projet d’épandage de lisier suspendu

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__Le 24 janvier, le tribunal administratif de Rennes a suspendu un projet d’épandage de lisier présenté par le GIE de 44 exploitations « Terre eau », suite au recours déposé par Eaux et Rivières de Bretagne et une vingtaine de communes.__ Le juge a pointé « l’insuffisance de l’étude d’impact », et les « difficultés d’assurer le contrôle du respect des prescriptions techniques en raison de l’importance du projet ». Il s’est notamment appuyé sur le dossier d’une commission d’enquête qui a rendu un avis défavorable au projet. Parmi les points négatifs retenus : « les bilans phosphore et azote présentés globalement sur l’ensemble du plan d’épandage dissimulent des risques de surfertilisation bien réels ». La commission « n’est pas du tout convaincue que le plan d’épandage présenté par l’enquête publique va contribuer à améliorer la qualité de l’eau en amont du bassin versant de la Vilaine. » Le GIE Terre Eau, de son côté, examine la possibilité de faire appel devant le Conseil d’État. Dans un communiqué, le groupement d’intérêt économique rappelle que ce projet doit permettre « à des agriculteurs de fertiliser leurs cultures naturellement sans utiliser d’engrais chimiques ». Le GIE regrette que le tribunal « suspecte, a priori, que les prescriptions techniques ne seront pas respectées. Mais empêche-t-il tous les automobilistes d’acquérir un véhicule dans la crainte d’un excès de vitesse ? » De son côté, Eaux et Rivières de Bretagne a estimé que « le tribunal a protégé l’eau en Bretagne ». En août dernier, le préfet avait permis au GIE d’épandre une partie du lisier produit dans leurs exploitations (à savoir 80 tonnes par an) dans 65 communes du cantons de Rennes, là où les sols ne sont pas trop chargés en azote. A.D.