Circuits courts : « Un gros effort de structuration à faire »
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Une mission sur les circuits courts et la relocalisation des filières agroalimentaires a été lancée en décembre par la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale. L’objectif : orienter les politiques publiques vers une dynamisation de la relocalisation de l’alimentation, l’un des aspects mis en avant par la loi d’avenir pour l’agriculture. Cette mission avait été suggérée par Brigitte Allain, députée de Dordogne Europe écologie les Verts, qui se l’est vue confier. Entretien avec Référence environnement. Référence Environnement : Quelles sont les origines de cette mission ? Brigitte Allain : Peu de travaux ont été menés sur ce sujet jusqu’à présent, en tout cas pas au niveau national. Or, c’est une volonté forte des citoyens, ainsi que des collectivités locales. Plusieurs initiatives exemplaires ont vu le jour et sont en avance, mais il reste à fournir un gros effort de structuration, d’organisation des filières. Les thèmes à explorer sont divers et concernent aussi bien les marchés publics, l’affichage environnemental ou les normes sanitaires, mais aussi la gestion des déchets ou l’optimisation énergétique. Les politiques agricoles ont historiquement été menées sur des filières longues. Il n’est pas logique qu’un fruit produit en Dordogne transite par Rungis avant de revenir dans les rayonnages en Dordogne. RE : Avez-vous une sensibilité particulière avec ces thématiques ? BA : Dans ma circonscription, il y a une vraie volonté d’aller dans ce sens, mais nous avons des difficultés à concrétiser. Évidemment, c’est également un thème fort dans le mouvement écologiste, qui souhaite un changement de modèle économique, dans lequel je m’inscris, et que je représente au sein de la commission des affaires économiques. Je crois que cette mission, en contrepoids du projet de loi Macron, doit être un symbole d’une autre façon de concevoir l’économie. Enfin, ce sujet me parle en tant qu’agricultrice. RE : Comment allez-vous procéder concrètement ? BA : Nous avons 5 à 6 mois pour réaliser des audits : représentants de l’agro-alimentaire, de l’agriculture, des associations de développement et de formation, mais aussi de l’agriculture bio et des collectivités locales en pointe sur ces sujets. L’idée : identifier ce qui se fait déjà, en bien ou en moins bien, caractériser les freins et les leviers à activer, notamment au niveau législatif et réglementaire. Dans le groupe parlementaire chargé de cette mission, nous sommes sept élus représentatifs de l’Assemblée nationale, sous la présidence d’un député de l’opposition, Jean-Charles Taugourdeau (UMP), plus une administratrice mise à notre disposition. Nous prévoyons 3 heures d’audition par semaine, mais des déplacements sont également prévus. La première audition aura lieu le 21 janvier.