CO2 : capter et stocker plus pour émettre moins
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((/public/profil_sol_WEB.jpg|profil_sol_WEB.jpg|L))__ « Le captage et le stockage de CO2 doit être une filière prioritaire parmi la grande panoplie actuelle des filières vertes », a déclaré Mathieu Orphelin, de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie. L’Ademe, l’Institut français du pétrole, l’IFP, et le Bureau de recherche géologique et minière, le BRGM, organisaient la 3e édition du colloque international sur la question, les 5 et 6 novembre, à la Cité des sciences et de l’industrie de Paris.__ Le captage et le stockage du CO2 (CSC) pourraient contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre à hauteur de 20 à 30 % au niveau mondial d’ici à 2050. Selon l’Ademe qui annonce ces chiffres, le CSC présente plusieurs atouts : un impact écologique fort, un grand potentiel de croissance du marché au niveau mondial et un fort potentiel industriel pour la France. Plusieurs initiatives visent actuellement à encourager un déploiement généralisé. Des projets pilotes ont été lancés dans le monde entier et plusieurs pays et organisations élaborent déjà des directives et des réglementations pour orienter le développement de cette technologie émergente. « Ces techniques seront industrialisées à l’horizon 2020. Aucune autre technologie ne pourra alors avoir un tel impact à un horizon aussi proche », a indiqué François Démarcq, directeur général délégué du BRGM. J.P. “'Photo : Le stockage du CO2 dans les sols représente un véritable enjeux économique et une opportunité pour l’agriculture'” __Une technologie controversée__ Tout le monde ne partage pas cet avis. France nature environnement, FNE, dénonce le développement de cette technologie dont « le coût énergétique est considérable, l’efficacité inconnue et les risques de fuite sous-estimés ». La fédération d’associations environnementales souhaite que l’accent soit mis sur la préservation et l’amélioration du stockage naturel du carbone, par les forêts, les sols et les océans. « Observons la nature plutôt que ces mirages industriels », fait remarquer Arnaud Gossement, porte parole de FNE. « L’agriculture de Haute Valeur Environnementale, qui laisse une place à la nature et utilise peu d’intrants est en première ligne pour stocker le carbone dans les sols », ajoute Jean-Claude Bévillard, chargé des questions agricoles à FNE. Limiter l’étalement urbain et l’artificialisation des sols, qui grignotent l’équivalent d’un département tous les 10 ans et empêchent le stockage naturel de carbone par les sols, est une autre priorité avancée par FNE. « La concertation et l’information des habitants seront des facteurs-clés pour développer le captage et le stockage de CO2 », répond Matthieu Orphelin. Il ne reste plus qu’à convaincre les organisations écologistes et une partie de l’opinion publique. Les travaux du BRGM sur la sécurité du stockage et la modélisation de la réactivité chimique entre le CO2 injecté et la roche ne seront sans doute pas de trop pour les rassurer.