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Crise du lait : les pays du Nord valorisent les démarches environnementales privées

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« Chez nos voisins d’Europe du Nord, des démarches de différenciation privées se structurent autour de l’environnement et du bien-être animal. Elles pourraient essaimer en France », a expliqué Benoit Rouyer, directeur économie et territoire au Cniel à l’occasion des rencontres laitières du Grand Ouest, organisées le 4 juillet à Rennes.

Par exemple, les Pays-Bas ont lancé le « lait de prairie », dont le cahier des charges impose un pâturage de 120 jours par an durant six heures par jour. En 2017, le cahier des charges a rassemblé la quasi-totalité des principaux transformateurs du pays. À la clé, une meilleure rémunération pour l’agriculteur. « L’industriel hollandais Friesland Campina verse une prime de 15 euros supplémentaires la tonne de lait si les vaches pâturent », poursuit Benoit Rouyer.

Allemagne : bien-être animal et OGM

Autre cas, en Allemagne : la société de protection des animaux (SPA) a édité des recommandations sur les bonnes pratiques en bien-être animal, avec un logo pour les opérateurs qui le respectent. L’enseigne Lidl l’a adopté début 2017 et Aldi devrait suivre au second semestre 2017. Le « sans OGM » se développe également dans le pays. Le chiffre d’affaires de cette différenciation est estimé à 4 415 millions d’euros en 2017. Il concerne 1 600 produits laitiers sur un total de 6170 produits agricoles.

France : davantage de démarches publiques

Quid de la France ? « Les initiatives privées s’expriment davantage sur le domaine de la santé, et plus récemment sur la solidarité avec l’amont et la proximité avec le consommateur. Par ailleurs, les démarches publiques (AOP, IGP, Bio), jouent un rôle plus important en France qu’en Allemagne et aux Pays-Bas, accaparant 15 % de la collecte nationale, contre moins de 5 % chez nos deux voisins. »