Cruiser : entre cohérence politique et production agricole
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__Décision difficile. Apiculteurs et représentants du secteur agricole ont désormais tous été entendus par le ministère de l’Agriculture au sujet du renouvellement d’homologation de l’insecticide Cruiser.__ Mercredi 3 décembre, une petite délégation d’apiculteurs était reçue alors que la profession manifestait dans plusieurs villes de France (Paris, Lyon, Toulouse, Nantes, Clermont-Ferrand) en demandant l’interdiction du Cruiser. Jeudi 4 décembre, c’était au tour des représentants du secteur agricole de prôner une homologation rapide de l’insecticide. Pour l’instant, aucune décision de la part du ministre. Suite à l’avis favorable rendu le 14 novembre par l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), le ministère avait laissé entendre que le dossier serait rapidement traité. Mais la situation reste tout de même épineuse. Quelques mois après la sortie du rapport Saddier pour une apiculture durable, entrainant un retour en grâce de la profession et des propositions constructives de toutes parts, renouveler l’homologation d’un traitement de semences jugé dangereux par les apiculteurs apparaitrait comme une incohérence au sein de la politique agricole. De l’autre côté, l’association des producteurs de grandes cultures, Orama, rappelle l’importance des semis de maïs traités au Cruiser et alerte le ministre « sur l’impérieuse nécessité et sur l’urgence qu’il y a à homologuer le produit pour 2009 », afin d’éviter d’être confronté « sur près d’un million d’hectares à une impasse technique ». Entre cohérence politique et production agricole, Michel Barnier devra donc trancher. T.T.