Dacian Ciolos recule sur le verdissement de la PAC
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Les ministres de l’Agriculture de l’Union européenne ont réussi, lors de leur réunion du 15 mai, à faire reculer le commissaire européen à l’Agriculture, Dacian Ciolos, sur le volet relatif au verdissement des aides de la PAC. Une grande majorité de ministres a clairement indiqué que, pour réaliser cette ambition d’écologisation de la PAC, il était nécessaire d’adapter les modalités proposées par la Commission « à la réalité du terrain ». Du coup, la présidence danoise a organisé les discussions autour de l’introduction d’une certaine flexibilité concernant les critères d’écologisation des aides directes. Finalement Dacian Ciolos s’est dit prêt, au grand dam des organisations environnementales, à faire preuve de flexibilité pour adapter ses propositions sur le « verdissement » des aides agricoles. Elargir la définition de pâturages permanents Il pourrait notamment accepter l’élargissement de la définition des pâturages permanents afin d’inclure certains types de pâturages plantés de bruyères ou de tenir compte des agriculteurs qui effectuent des rotations de cultures de longue durée sur leurs terres. Dacian Ciolos s’est également dit ouvert à de plus larges exemptions de l’obligation de diversifier les cultures qu’il entendait imposer pour faire en sorte que les exploitations pratiquant la monoculture reviennent à des modes d’exploitation plus équilibrés. Mais sur l’essentiel, le projet de Dacian Cilos relatif au « verdissement » des aides de la PAC reste sur la table de la négociation : il s’agit de lier 30 % des aides versées aux exploitations européennes à des pratiques de respect de l’écologie, comme la diversification des cultures, le maintien de pâturages permanents, ou encore la préservation de réservoirs de biodiversité ou d’éléments de paysage sur au moins 7 % des surfaces arables. Des réactions critiques Pour le WWF, « les Etats membres torpillent la réforme de la PAC ». Dacian Ciolos « cède ainsi aux critiques des Etats membres sur le verdissement de la PAC alors que la proposition de la Commission représentait le minimum acceptable pour relégitimer une politique qui a échoué sur l’emploi et l’environnement ». Selon WWF, le nouveau ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, « est particulièrement attendu sur ce sujet brulant » car « c’est sur ce dossier que l’on mesurera sa volonté de concilier agriculture, emploi et environnement ». La Fédération nationale bovine, FNB, juge « largement insuffisantes les évolutions qui viennent d’être évoquées par la Commission au sujet du statut et obligations liées aux prairies dans le verdissement de la Pac post-2013 », dans un communiqué du 16 mai. La FNB demande que les exploitations puissent faire entrer dans la rotation jusqu’à 30 % de la surface en prairies permanentes, et de réviser la définition de ces prairies permanentes qui doit cibler des surfaces n’ayant jamais été cultivées afin de concilier « équilibre agronomique, environnement et exigences de compétitivité économique ». Photo : Commission européenne