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DECRYPTAGE - Epandage aérien : les dérogations sur maïs grain et semences ne seraient plus possibles

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Un projet d’arrêté relatif aux conditions d’épandage par voie aérienne des produits phytopharmaceutiques, que le ministère chargé de l’Agriculture a mis en consultation publique entre le 1er et le 21 août…, révise les conditions d’octroi de dérogations. Et ce, selon le ministère, « dans une optique de développement de méthodes alternatives » afin d’accompagner « la sortie du traitement aérien ». Ainsi, par rapport à l’arrêté du 31 mai 2011 qu’il abroge, le projet revoit la liste des cultures éligibles, et exclut le maïs grain et le maïs semences. Les dérogations dites annuelles sont remplacées par des dérogations «  temporaires », accordées pour un temps limité (cinq mois pour le riz, trois pour le maïs, quatre pour la vigne et douze pour le bananier), et celles dites ponctuelles par des dérogations « d’urgence ». Parmi les autres changements, figurent également les délais d’information du public et des représentants des apiculteurs, qui passent de 48 h à 72 h, et l’obligation pour les aéronefs de disposer d’équipements de pulvérisation permettant d’éviter la dérive aérienne des produits épandus. Est par ailleurs exigé au demandeur de la dérogation un plan d’action ou un bilan annuel des actions engagées visant à substituer à l’épandage aérien des techniques alternatives de lutte. Une pratique en forte baisse Sur la campagne 2012, 58 dérogations ont été accordées. La surface traitée par voie aérienne a été de 24 423 ha, ce qui représente 56 328 ha développés. Les surfaces traitées représentent 0,07 % de la SAU en maïs (baisse de 95 % depuis 2008), 0,3 % de la SAU en vigne (baisse de 60 % depuis 2008), 50 % de la SAU en riz (en Camargue), et 80 % de la SAU en Banane aux Antilles (baisse de 60 % des surfaces développées depuis 2008). « Globalement, les surfaces développées traitées par voie aérienne ont baissé de 70 % entre 2008 et 2012, passant de 181 000 ha traités à 54 500 ha pour les quatre filières principales, précise le ministère. Certaines cultures ne sont plus du tout traitées par voie aérienne par rapport à 2010 : châtaignier, blé, colza, feuillus et quelques productions maraîchères. » Stéphane Le Foll avait annoncé à plusieurs occasions, lors de l’été 2012, son souhait de ne plus voir, à terme, les agriculteurs recourir à cette pratique. Projet d’arrêté : http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/Consultation-arrete_TA_130719__cle01e6aa.pdf