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Des pistes pour réduire les GES agricoles de 19 et 28 % dans l’UE

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Pour atteindre un objectif de réduction de 19 % et 28 % des gaz à effet de serre (GES) en 2030 par rapport à 2005 dans l’Union européenne (UE), le cheptel de bovins viande diminuerait de 31 % à 54 % et la production de viande de 18 % à 31 %. C’est ce qui ressort d’un rapport du Centre commun de recherche (JRC) sur l’évaluation économique de la politique européenne d’atténuation de GES sur le secteur de l’agriculture. Les experts ont en effet étudié l’impact de mesures obligatoires de réduction des gaz à effet de serre sur la production agricole et sur les aspects économiques. Pour réaliser ces simulations, le centre européen a pris en compte six technologies « applicables sur le terrain » : méthanisation, utilisation d’inhibiteur de nitrification, meilleure gestion de la fertilisation, agriculture de précision pour éviter les écarts de rendements et modification de la ration des animaux, des ruminants surtout. L’activité bovins viande serait la plus impactée car sa diminution aurait la plus faible incidence économique sur l’agriculture européenne, fait observer le JRC. La production de lait diminuerait de 4 à 9 %, et celle de céréales entre 3 % et 8 %. Hausse des prix à la consommation et du revenu agricole En conséquence, tous les prix agricoles dans l’Union européenne devraient augmenter, avec une hausse du prix de la viande de bœuf pouvant atteindre 31 %. Le JRC estime également que le revenu agricole serait en hausse de 14 %, avec des disparités nationales. Toutefois, incapables de se conformer à la législation en matière de réduction des GES, certains agriculteurs pourraient avoir à quitter le secteur, laissant les autres exploitants bénéficier de cette nouvelle donne. Le JRC a également étudié l’impact de mesures volontaires pour réduire les GES, associées à des subventions. Ils estiment que ce scénario aurait peu d’effet sur la réduction globale des GES dans l’UE : la baisse est évaluée à 4,5 % par rapport à 2005, avec des aides englobant pourtant 90 % des coûts. Les experts font toutefois remarquer que ces scénarios ne vont pas obligatoirement dans le sens d’une baisse des GES au niveau mondial. C’est le cas, en effet, si la diminution générale de la production agricole européenne, engendrée par l’obligation de réduire les GES, est compensée par des importations de produits, provoquant alors une hausse des émissions en dehors de l’UE. Pour le JRC, la baisse de la production agricole doit donc s’accompagner d’une baisse de la consommation. Des différences nationales Ce rapport entre dans le cadre stratégie Horizon 2020 de l’UE. Il indique que les émissions agricoles représentent 10 % des émissions totales de GES de l’UE en 2011, avec de nombreuses variations par pays, s’échelonnant de 2 % à Malte à 31 % en Irlande. En France elle serait de 18 % selon les derniers chiffres du Citepa. 52 % sont dues aux émissions d’oxyde d’azote ; 32 % pour les émissions de méthane et 16 % de la gestion du fumier. Au cours des 20 dernières années, les GES d’origine agricole ont diminué de 23 % dans l’UE, passant de 600 Mtéq CO2 en 1990 à environ 460 Mtéq CO2 en 2011. Un résultat attribué à l’augmentation de la productivité, une diminution du nombre de bovins, une amélioration des pratiques agricoles et la mise en place des politiques agricoles et environnementales… Le rapport « An economicassessment of GHG mitigation policy options for EU agriculture » est consultable en ligne :