Directive nitrate : les élevages laitiers bio pourraient être pénalisés
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La Fédération nationale des producteurs de lait, FNPL, a demandé le 12 juin, aux éleveurs de ne pas répondre au courrier envoyé par certaines DDTM, Direction départementale des territoires et de la mer, de l’Ouest de la France au sujet de la directive nitrate. Une lettre adressée aux éleveurs laitiers bios en conversion et à ceux bénéficiant de mesures agro-environnementales, situés sur les zones vulnérables de la directive nitrate. Pour quelles raisons ? Le nouveau règlement nitrate, dont les deux arrêtés du 19 et 20 décembre 2011 relèvent notamment les normes de rejets des vaches laitières à l’herbe, met certains éleveurs dans l’incapacité de respecter le plafond de 170 kg/ha d’azote issu des effluents d’élevage. Les vaches à l’herbe rejettent plus d’azote que celles nourries à l’ensilage. En janvier, la FNPL avait réclamé une dérogation à ce plafond. « Avant, il y avait une tolérance pour l’élevage à l’herbe laitier parce que sur une prairie, l’azote est en partie absorbée et son cycle est moins pénalisant », explique Sophie Baudin de la FNPL. A l’encontre d’un meilleur respect de l’environnement Ces nouvelles normes reviennent à dire que plus un éleveur fait pâturer ses vaches, plus il pollue. Une aberration, pour la FNPL. « Cibler en particulier les éleveurs laitiers en conversion biologique ou en MAE, sur des zones sensibles d’un point de vue environnemental va à contre-courant des objectifs politiques affichés d’un meilleur respect de l’environnement, tout particulièrement sur ces territoires », indique la FNPL « Excès de zèle » Le contexte est tendu puisque la France est en contentieux avec la Commission européenne sur la maitrise de la pollution par les nitrates. « Nous dénonçons un excès de zèle des pouvoirs publics », insiste Sophie Baudin. En Vendée, 80 éleveurs laitiers auraient reçus ce courrier, envoyé le 4 juin, avec un délai de réponse de 10 jours. Alors que la nouvelle réglementation s’applique en septembre 2012. Si les exploitants ne respectent pas la directive nitrate, ils seront tenus de rembourser les aides déjà perçues, et pourraient ne plus pouvoir poursuivre leur activité en agriculture biologique. Ce 20 juin, une réunion entre la FNPL et les services du ministère concernés est prévue.