Edito - Le temps d’avant, le temps d’après

''L’actualité s’accélère sur le front des produits phytosanitaires… Lundi dernier, l’Assemblée nationale adoptait en deuxième lecture la loi cadre Grenelle ; le 16 juin, l’Inserm et l’UPMC montraient que l’exposition aux pesticides doublait pratiquement le risque de maladie de Parkinson. Le 18 juin, une conférence de presse du MDRGF partait une nouvelle fois en guerre contre les pesticides, avec pour objectif d’en regrouper les victimes. Et dans le même temps les comités de travail sur le volet agricole, et particulièrement Ecophyto 2018, valident les uns après les autres les projets de textes sur lesquels ils ont travaillé. C’est le cas depuis ces quinze derniers jours pour le Certiphyto, la certification environnementale des exploitations, la biosurveillance du territoire… Deux vagues viennent ainsi se heurter : celle d’une époque où l’on traitait sans protection avec des produits sensiblement plus dangereux qu’aujourd’hui et celle où la prise de conscience amorcée depuis plusieurs années est en train de prendre forme. Les équipements commencent à entrer dans les mœurs, et l’on aimerait que cela soit encore plus rapide. Les molécules les plus dangereuses ont été retirées du marché et continuent à l’être. Les conditions d’inscription des produits phytos, de leur mise en marché, de leur utilisation, avec en parallèle l’encadrement des conseillers, des agriculteurs, vont profondément changer dans les années qui viennent. C’est aussi à l’aune des études sur les effets des pesticides il y a quelques décennies qu’il convient d’apprécier le courant créé aujourd’hui par le Grenelle de l’environnement.'' Catherine Deger