Élevage et controverses : des différences entre les filières
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Les impacts de certains modes de production sur l’environnement et les conditions de vie des animaux conduisent parfois à une critique radicale des modes d’élevage de la part d’acteurs de la société. Pour aider les éleveurs et leurs partenaires à y voir plus clair, Elsa Delanoue a démarré en 2012, à l’Université de Rennes, une thèse sur les controverses en élevage, financée par l’Institut de l’élevage en ruminants (Idele), l’Itavi pour la filière volaille, l’Ifip pour les porcs. Des premiers résultats ont été présentés au Space lors d’une conférence, organisée par l’Institut national de la recherche agronomique le 15 septembre.
Le bien-être animal préoccupe davantage que l’environnement
Un des premiers constats : les filières ne sont pas toutes concernées de la même façon. Pour les ruminants, les remises en cause visent surtout les émissions de gaz à effet de serre et l’usage des terres agricoles. L’élevage de volaille est critiqué sur le bien-être animal. Les exploitations porcines cristallisent plusieurs débats. Ces derniers portent sur la pollution des eaux, les nuisances olfactives et sonores, le bien-être animal « qui gagne en importance sur la scène publique », comme l’explique Elsa Delanoue. Ce thème passe devant celui de l’environnement, notamment chez les jeunes.
Engouement sur la consommation de viande
D’une manière général, c’est l’agriculture intensive qui est montrée du doigt. Elle est opposée à des systèmes alternatifs, avec moins d’animaux, un accès au plein air et des ventes de circuits courts. La consommation de viande a désormais rejoint les controverses, portée par un engouement médiatique.
La doctorante différencie deux types d’associations : celles qui veulent améliorer le bien-être des animaux et celles qui souhaitent interdire l’élevage, comme L214 « une des ONG les plus influentes aujourd’hui », selon Elsa Delanoue. Elles jouent un rôle de premier plan et utilisent un large panel d’actions participatives, parfois nouvelles - e-politique, happening, boycotts… - qui bousculent les formes politiques classiques.