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Energie renouvelable, le fonds chaleur Ademe alimente la croissance

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''Les 5 et 6 octobre, l’Ademe (Agence de l’Environnement et de Maîtrise de l’Energie) a organisé à Paris son deuxième colloque « bioénergies et les bioproduits - réalités et ambitions », réunissant quelque 160 entrepreneurs, représentants des collectivités, de l’administration ou des ONG. Au menu, un échange sur les perspectives de valorisation de la biomasse, particulièrement les ouvertures liées au deuxième appel à projet biomasse du Fonds chaleur lancé par l’Ademe pour la période 2009-2010. Pour répondre concrètement aux attentes du Grenelle en termes d’énergie de substitution, l’Ademe a financé 31 projets BCIAT (Biomasse Chaleur Industrie Agriculture Tertiaire) sur la période 2009-2010, principalement dans l’agroalimentaire, à hauteur de 77,6 millions d’euros. Ce deuxième appel à projets devrait générer près de 338 000 tep de chaleur biomasse. Afin de faire face au fort engouement pour la production de chaleur à partir de sources renouvelables, un troisième appel à projet est ouvert jusqu’au 1er février 2011. L’agriculture ouvre la voie à d’autres ressources  Les échanges entre les acteurs de la filière ont montré une volonté commune de s’affranchir des produits pétroliers, compte tenu de leur raréfaction et de leur impact environnemental. Pour autant, les biocarburants ne font pas l’unanimité. Bruno Gagnepain, ingénieur bioressources à l’Ademe et Lionel Vilain, conseiller technique à France Nature Environnement précisent la difficulté d’analyser leur cycle de vie (ACV). Le premier rappelle que le bilan positif des ACV biocarburants obtenu dans le rapport de l’Ademe ne considère pas le changement d’occupation des sols. Le second souligne la difficulté d’appliquer une valeur moyenne (émission de GES et consommation énergétique) tant « la situation locale des pratiques selon les années et d’une parcelle à l’autre est complexe ». Jean-Stéphane Devisse, directeur des programmes au WWF a pour sa part indiqué la difficulté de connaître l’origine des matières premières notamment dans les pays produisant le palme et la canne à sucre. %% % % %% Pour répondre au défi énergétique, l’alternative agricole ne suffira pas. En effet, la consommation de pétrole et la production agricole annuelle sont équivalentes, soit 5 milliards de tonnes. D’autres ressources telles que les algues et la forêt seront nécessaires et surtout, il faudra arriver à une « agriculture écologiquement intensive » indique Claude Roy, membre du conseil général de l’agriculture, de l’alimentation et des espaces ruraux. Pour atteindre cet objectif, il précise qu’il sera nécessaire de produire beaucoup mais plus sobrement, en utilisant moins d’engrais minéraux non durable, et de diversifier les productions agricoles pour faire face aux problèmes climatiques et parasitaires.