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Enquête Banque BPCE, l’agroécologie comme levier de croissance

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Des signaux positifs sur l’agriculture ressortent de l’étude « BPCE L’observatoire » présentée à la presse le 12 juin, fondés sur un regain de confiance portant sur l’évolution de la situation économique des agriculteurs. Les bases de cette analyse : une projection plus optimiste dans l’avenir. 71 % des 1381 agriculteurs interrogés début 2019 envisagent d’investir dans les deux années et 42 % d’entre eux déclarent vouloir opérer une diversification croissante des activités avec la production d’énergie pour les plus grandes fermes et la vente directe. Les investissements portent surtout sur le matériel, la modernisation des outils de production : remplacement du matériel ancien (71 %), achat de nouveau matériel (34 %), agrandissement des bâtiments (31 %) et de la surface, numérique (18 %). « Ces tendances sont toutefois récentes, a commenté Alain Tourdjman, directeur des études économiques du groupe BPCE. Les agriculteurs ont le sentiment d’avoir dépassé la crise de 2016. Ils entrent dans une logique d’entreprise. » Avec des gradients selon les filières, l’âge et la taille des entreprises : « Les plus jeunes se montrent les plus optimistes, les secteurs des cultures spécialisées et les Cuma, les plus positifs, poursuit-il. Côté préoccupations, la santé est le premier critère cité, devant la retraite et la transmission de l’entreprise. Ces points montrent une population vieillissante, attachée à la qualité de vie, devant les questions financières. »

Quatre profils d’agriculteurs face à l’agroécologie

51 % des agriculteurs déclarent pratiquer l’agroécologie telle qu’elle est présentée dans l’enquête - certification environnementale, agriculture de conservation, agroforesterie, majoritairement en vigne et cultures spécialisées -, 14 % envisagent de s’engager d’ici à cinq ans, 11 % produisent en bio. 30 % déclarent vouloir investir dans l’agroécologie dans les cinq prochaines années. Néanmoins, le défi du renouvellement des générations contrarie la modernisation des outils et la transition : 47 % des agriculteurs ont plus de 50 ans et 40 % des plus de 55 ans n’investiront pas, 36 % ne s’engageront pas dans ce changement de production. Quatre profils se dégagent suite à l’enquête. Les réfractaires sont identifiés parmi 34 % des répondants. Plus âgés que la moyenne, ils sont peu convaincus. 47 % d’entre eux sont des éleveurs. Les stratégiques, soit 35 % de l’échantillon, se situent dans la tranche d’âge autour de la quarantaine. Ils pratiquent surtout l’agriculture de conservation des sols et voit dans l’agroécologie un outil de compétitivité. Les volontaires désignent 20 % de l’échantillon, 25 % sont en viticulture ou arboriculture, maraîchage ou horticulture. Ils ont une appétence forte pour le bio. Les militants, surtout engagés dans l’agriculture bio (54 %) mais aussi dans la certification environnementale, sont surtout représentés en viticulture et pratiquent fréquemment la vente directe.