Entre le bio et l'intensif, une « troisième voie » agricole veut se faire entendre
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Une tranche de pin, du fromage, de la viande, du vin, des fruits et légumes. Et le tout proposé avec le même souci d’une production agricole responsable. C’est le menu proposé par quatre acteurs de filières différentes, désormais formellement engagés sur le même chemin : « la troisième voie ». Bleu-blanc-cœur, Demain la Terre, le Blé de nos campagnes et les Vignerons en développement durable (VDD) ont signé un manifeste d’action commune le 18 juin. Et ce, dans un cadre symbolique : la première édition du Sirha Green, salon du « food service » responsable, à Lyon.
Un collectif ouvert
« La troisième voie, c’est celle qui existe dans la dichotomie trop souvent rabâchée, entre l’agriculture bio et le tout intensif », explique Jean-Louis Berger, président de VDD. Elle est ouverte à toutes les filières. Seules conditions : justifier de contraintes de moyens et de résultats, contrôlées, quant aux conditions de production. « Le trait d’union de nos structures, c’est leur sérieux », glisse Geoffroy Cormorèche, président de Demain la Terre.
Mieux communiquer, partager les expériences
Pour quels objectifs ? Les signataires donnent plusieurs pistes. Pour Jean-Paul Pasquier, président de Bleu-blanc-cœur, l’idée est de mieux communiquer, ensemble : « Des réunions sont déjà prévues : à quatre, nous aurons plus de poids en termes politiques, mais aussi pour toucher le grand public. » Étienne Henriot, président du GIE CRC portant la marque Le Blé de nos campagnes, évoque l’enrichissement réciproque : « Chacun pourra s’inspirer des démarches originales des autres, et en porter certaines à plusieurs. »
En termes chiffrés, la troisième voie ambitionne de représenter 20 % de la production française d’ici à cinq ans. À ce stade, ses signataires représentent notamment 4,1 % de la production de vin, 8 % du blé de meunerie, 1,15 % des fruits et légumes.