Eugénia Pommaret, responsable suivi des produits et agriculture durable à l’UIPP : « Nous travaillons sur les produits en amont et en aval »
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Arrivée depuis peu à l’UIPP, l’Union des industries de la protection des plantes, Eugénia Pommaret est responsable « suivi des produits et agriculture durable ». Un poste nouvellement créé, dont elle révèle le contenu à Référence environnement. Référence environnement : La création du poste que vous venez de prendre signifie-t-il que l’UIPP souhaite davantage s’investir dans l’agriculture durable ? Eugénia Pommaret : L’UIPP s’inscrit dans l’agriculture durable depuis longtemps, avec l’objectif de contribuer à produire plus et mieux. Les actions menées en ce sens par l’ensemble de nos adhérents et nous-mêmes sont nombreuses et ne datent pas d’hier : la gestion responsable des spécialités phytosanitaires fait partie de notre métier, nous travaillons sur les produits en amont et en aval. Mon poste s’inscrit donc dans la continuité. Il a été créé pour fédérer et mettre en avant l’ensemble de ces actions, et pour inscrire encore davantage l’UIPP dans une démarche participative sur les questions sociétales en rapport avec notre secteur d’activité. Une évolution en phase avec l’ECPA, l’Association européenne de protection des plantes, qui travaille entre autres, dans son projet « Time to change », sur les dossiers de l’eau et de la biodiversité. R.E. : Le suivi des produits va-t-il être renforcé ? E.P : L’approbation des molécules ainsi que les autorisations de mise sur le marché sont de plus en plus subordonnées à un suivi post-AMM (autorisation de mise sur le marché) des spécialités, notamment vis-à-vis des résistances, des impacts sur l’eau, sur les oiseaux et les mammifères. Nous souhaitons aider nos adhérents en intégrant les différentes exigences réglementaires et en les rendant cohérentes. R.E. : L’axe 5 du plan Ecophyto prévoit de renforcer les réseaux de surveillance sur les effets non intentionnels de l’utilisation des pesticides. L’UIPP est-elle associée à ce travail ? E.P : Au-delà de la participation au CNE, le Comité national d’épidémiosurveillance, non. Nous étudions les moyens d’être davantage associés, car en terme de surveillance biologique du territoire et d’apparition éventuelle d’effets non intentionnels de nos produits, nous pouvons apporter notre contribution d’une façon plus systématique. Nos adhérents suivent de nombreuses parcelles et les données ne manquent pas. R.E. : Comment votre poste est-il perçu par les associations environnementalistes ? E.P : Plutôt bien. Car, d’une part, elles reconnaissent l’intérêt d’un travail de coordination mené par notre union en complément des actions des firmes. Et d’autre part parce qu’elles conçoivent qu’elles ne peuvent pas d’un côté exiger des industriels davantage de transparence et de l’autre les écarter du sujet de la gestion responsable et de l’utilisation durable des produits phytosanitaires.