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Exposition aux pesticides à l’intérieur : rémanence des vieux produits et indicateurs à définir

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__Une étude, présentée le 7 mai par l’Inéris et lancée en 2006, révèle que des enfants franciliens sont exposés à des pesticides.__ 94 % des logements comportent des traces dans l’air d’au moins un produit de ce type, majoritairement de la famille des insecticides. Du lindane, aujourd’hui interdit, a par ailleurs été détecté. L’Inéris a démontré que le type (maison ou appartement) et l’ancienneté du logement avaient une incidence sur les concentrations aériennes en lindane et en alpha - HCH son isomère. Le Lindane était notamment utilisé pour traiter les charpentes. La protection et les revêtements de surfaces (peintures, insecticides, vernis, colles, etc. ) mais aussi les traitements apportés sur les plantes d’intérieur feraient partie des principales sources de pollution. Toutefois, au delà de la détection, aucun lien n’a été établi avec d’éventuel problème de santé. Le ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement du Territoire a demandé à l’Ineris de définir un indice propre à la qualité de l’air intérieur et veut recenser les données d’émissions des produits de la vie courante. Le projet de loi Grenelle 1 indique par ailleurs que l’étiquetage des produits de construction et de décoration va devenir obligatoire et les substances cancérigènes et reprotoxiques interdites. A.D. L’Ineris (Institut National de l’EnviRonnement industriel et des rISques) a initié en 2006, en collaboration avec la Faculté des Sciences Pharmaceutiques et Biologiques de l’Université Paris V, le projet Expope. Ce programme doit évaluer l’exposition en milieu intérieur des enfants aux pesticides. L’enquête a examiné les cas de 130 enfants d’Ile-de-France fréquentant des écoles élémentaires réparties dans trois zones distinctes, respectivement situées en petite couronne de Paris, en Essonne et dans le Val d’Oise. Tous âgés de 6 à 7 ans, 73 de ces sujets vivent en pavillon contre 57 qui habitent en appartement. Deux types d’analyses ont alors été effectuées. L’une porte sur des prélèvements d’air et de poussières déposées au sol des domiciles des sujets concernés. L’autre est de type « biomonitoring humain » (BMH). Elle permet de contrôler l’exposition de l’homme aux polluants environnementaux et s’est focalisée sur la présence de résidus cutanés sur les mains et à des recueils d’urines. % %% Les résultats ont montré que dans 94 % des cas, au moins un type de pesticides a été relevé au domicile des enfants. Il s’agissait à 93 % d’un insecticide, à 32 % d’un herbicide et à 30 % d’un fongicide. % %% Parmi les substances les plus fréquemment dépistées dans l’air, on compte le propoxur (44 % des logements), l’alpha-HCH (1) (49 %) et le lindane (2) (88 %), ce dernier est aujourd’hui interdit d’utilisation en France. % %% « Le type de logement et son ancienneté sont des facteurs influençant les concentrations aériennes en lindane et en alpha-HCH » précise Corinne Mandin, ingénieur de l’Unité d’évaluation des risques sanitaires à l’Ineris. « Le lindane, un anti-parasitaire utilisé pour traiter les charpentes et dans les shampoings anti-poux, a d’abord été interdit d’usage agricole au début des années 90 puis l’a été totalement plus récemment. Les traces retrouvées correspondent à des émissions anciennes qui persistent dans l’environnement ». % %% Par ailleurs, 70 % des analyses d’urine ont révélé la présence d’au moins l’un des six métabolites d’organophosphoré.